Vive Sean Connery !
Dès que j’ai appris la mort de Sean Connery, j’ai pensé à cette tentation étrange, aujourd’hui, qui anime notre civilisation, et qui rêve d’abolir le masculin et le féminin pour qu’advienne le règne de la fluidité identitaire.
Sean Connery a incarné au cinéma une certaine idée de la virilité élégante non repentante. Voilà un homme qui n’avait pas honte d’en être un.
VIRILITÉ
Sean Connery donnera évidemment son visage à James Bond. De tous ses rôles, je préfère toutefois
Jim Malone, le policier rugueux des Incorruptibles. Sans oublier frère Guillaume, dans Le nom de la rose, et Henry Jones, dans le troisième Indiana Jones, le meilleur de la série.
Connery appartenait à un monde où l’homme était façonné par l’idéal du gentleman.
Ce dernier est aujourd’hui malmené. Le discours médiatique dominant l’assimile même à la masculinité toxique. L’époque confond l’égalité des sexes et l’indifférenciation des genres, comme on le voit avec l’industrie de la mode. Et, bien évidemment, on présente cette déconstruction comme une libération.
On veut se faire croire que les identités sexuelles sont de pures constructions sociales. On se ment. À moins de croire que notre monde, depuis ses origines, n’ait été qu’une vaste conspiration patriarcale, il faut bien convenir que l’humanité est sexuée, que cela laisse des traces dans la vie sociale, et que ce n’est pas un scandale.
ÉLÉGANCE
Il faut se tourner vers le cinéma pour voir les traces d’une vision de l’homme occidental avant sa déconstruction agressive. Il faut se tourner vers Sean Connery et tous ceux qui ont incarné une certaine manière d’être un homme pour y voir une image de l’homme plus intéressante que celle projetée par notre société. Voyons-y les archives visuelles de notre civilisation.
En apprenant sa mort, j’ai eu l’envie de revoir ses films et de me rendre chez un tailleur pour faire une folie. On résistera à la déconstruction de la masculinité en se convertissant à l’élégance, un costume bien taillé à la fois.