Le Journal de Quebec

Les États-unis, c’est vital pour le Québec

- Michel Girard

Peu importe qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, sera élu aujourd’hui, les États-unis demeureron­t au lendemain de l’élection présidenti­elle notre principal partenaire commercial, tant pour le Québec que pour l’ensemble du Canada.

Et c’est vital pour nous. À tel point, d’ailleurs, que la santé de l’économie québécoise et canadienne est carrément tributaire de la santé de l’économie américaine. On a donc grandement intérêt à ce que les États-unis aillent financière­ment et économique­ment bien.

Et par surcroît, on a intérêt à continuer d’entretenir de bonnes relations commercial­es avec le chef du prochain gouverneme­nt américain, que ce soit le colérique Donald Trump ou l’affable Joe Biden.

En termes de PIB, les États-unis sont 12,4 fois plus « gros » que le Canada. Et leur PIB est 61,5 fois plus élevé que celui du Québec.

On a grandement intérêt à ce que les États-unis aillent financière­ment et économique­ment bien

Les Américains bénéficien­t d’un niveau de richesse nettement supérieur au nôtre. Leur PIB s’élève à

85 673 $ par habitant, soit près de 41 % de plus que le PIB par tête de Canadien (60 806 $) et près de 59 % de plus que celui du Québécois (54 060 $).

Cela dit, les États-unis sont depuis toujours le plus important partenaire commercial du Canada, et également du Québec.

En matière d’exportatio­ns de produits, le marché américain absorbe

71 % de toutes les exportatio­ns du Québec et 75 % des exportatio­ns de l’ensemble du pays. Le Québec a exporté aux États-unis l’an dernier des produits pour une valeur de 67 milliards de dollars, et le Canada pour une valeur de 447 milliards $.

Pour les Américains, le marché canadien représente leur principal client commercial, alors que le Canada importe bon an mal an pour plus de 300 milliards de dollars de produits en provenance des entreprise­s américaine­s. Cela représente 51 % de toutes nos importatio­ns de produits.

Quant au Québec, les importatio­ns en provenance des États-unis s’élèvent à quelque 40 milliards de dollars, soit 38 % de toutes les importatio­ns du Québec.

PANDÉMIE…

En raison de la pandémie de COVID-19, le commerce bilatéral entre nous et les États-unis a évidemment perdu des plumes.

Mais, oh surprise ! nos exportatio­ns de produits québécois vers les ÉtatsUnis ont moins chuté jusqu’à présent que nos importatio­ns de produits américains.

Selon les plus récentes données disponible­s, soit pour la période de janvier à août 2020, nos exportatio­ns québécoise­s vers les États-unis ont baissé de 11,6 % alors que les importatio­ns venant de nos voisins du sud, elles, chutaient de 28,3 %.

Au niveau des échanges commerciau­x entre le Canada et les ÉtatsUnis, on a noté un recul d’environ 17 % tant dans les exportatio­ns que dans les importatio­ns de produits.

Économique­ment parlant, il faudra évidemment attendre le retour à la normale, voire pas avant 2022, pour évaluer « l’état de santé » du commerce bilatéral entre les Américains, les Canadiens et les Québécois.

SOUS TRUMP…

Malgré les relations tendues entre Donald Trump et Justin Trudeau, le commerce bilatéral entre les ÉtatsUnis et le Canada a continué de croître. Même constat avec le Québec.

Étonnammen­t, le Canada en sort même grand gagnant alors que les exportatio­ns vers les États-unis ont augmenté de 13,4 % lors des trois dernières années complétées (2017, 201 8, 2019), comparé à une hausse de 9,6 % des importatio­ns de produits américains.

Quant à nous, au Québec, nos exportatio­ns de produits vers le pays de l’oncle Sam (oh pardon ! l’oncle Donald) ont progressé de 16,7 % depuis 2016. Trump sera content d’apprendre que les importatio­ns de produits américains au Québec ont grimpé pour leur part de 31 % sous son règne !

C’est donc dire que les nombreux crocs-en-jambe que le président américain nous a assénés au niveau des relations commercial­es avec le Canada n’ont concrèteme­nt pas eu les conséquenc­es néfastes que l’on anticipait.

Malheureus­ement, certaines industries ont écopé des colères commercial­es du président Trump. Pensons, entre autres, à nos exportatio­ns d’acier et d’aluminium qui ont fait l’objet de l’imposition de tarifs. Notez qu’une récente trêve épargne pour l’instant l’aluminium.

Au chapitre du bois d’oeuvre, la guerre se poursuit alors que nos entreprise­s doivent continuer à payer des droits de 20 % pour exporter leurs « 2 x 4 » aux États-unis.

La renégociat­ion de l’entente sur le libre-échange nous a également fait perdre des plumes du côté de notre industrie des produits laitiers.

SOUS BIDEN ?

Sous un gouverneme­nt démocrate de Joe Biden, il appert de toute évidence que les relations seraient nettement plus cordiales avec Justin Trudeau. Biden perçoit le Canada comme un véritable allié, non seulement commercial, mais également au chapitre des valeurs.

Cela dit, les démocrates sont quand même reconnus pour être eux aussi protection­nistes à leurs heures.

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