Les États-unis, c’est vital pour le Québec
Peu importe qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, sera élu aujourd’hui, les États-unis demeureront au lendemain de l’élection présidentielle notre principal partenaire commercial, tant pour le Québec que pour l’ensemble du Canada.
Et c’est vital pour nous. À tel point, d’ailleurs, que la santé de l’économie québécoise et canadienne est carrément tributaire de la santé de l’économie américaine. On a donc grandement intérêt à ce que les États-unis aillent financièrement et économiquement bien.
Et par surcroît, on a intérêt à continuer d’entretenir de bonnes relations commerciales avec le chef du prochain gouvernement américain, que ce soit le colérique Donald Trump ou l’affable Joe Biden.
En termes de PIB, les États-unis sont 12,4 fois plus « gros » que le Canada. Et leur PIB est 61,5 fois plus élevé que celui du Québec.
On a grandement intérêt à ce que les États-unis aillent financièrement et économiquement bien
Les Américains bénéficient d’un niveau de richesse nettement supérieur au nôtre. Leur PIB s’élève à
85 673 $ par habitant, soit près de 41 % de plus que le PIB par tête de Canadien (60 806 $) et près de 59 % de plus que celui du Québécois (54 060 $).
Cela dit, les États-unis sont depuis toujours le plus important partenaire commercial du Canada, et également du Québec.
En matière d’exportations de produits, le marché américain absorbe
71 % de toutes les exportations du Québec et 75 % des exportations de l’ensemble du pays. Le Québec a exporté aux États-unis l’an dernier des produits pour une valeur de 67 milliards de dollars, et le Canada pour une valeur de 447 milliards $.
Pour les Américains, le marché canadien représente leur principal client commercial, alors que le Canada importe bon an mal an pour plus de 300 milliards de dollars de produits en provenance des entreprises américaines. Cela représente 51 % de toutes nos importations de produits.
Quant au Québec, les importations en provenance des États-unis s’élèvent à quelque 40 milliards de dollars, soit 38 % de toutes les importations du Québec.
PANDÉMIE…
En raison de la pandémie de COVID-19, le commerce bilatéral entre nous et les États-unis a évidemment perdu des plumes.
Mais, oh surprise ! nos exportations de produits québécois vers les ÉtatsUnis ont moins chuté jusqu’à présent que nos importations de produits américains.
Selon les plus récentes données disponibles, soit pour la période de janvier à août 2020, nos exportations québécoises vers les États-unis ont baissé de 11,6 % alors que les importations venant de nos voisins du sud, elles, chutaient de 28,3 %.
Au niveau des échanges commerciaux entre le Canada et les ÉtatsUnis, on a noté un recul d’environ 17 % tant dans les exportations que dans les importations de produits.
Économiquement parlant, il faudra évidemment attendre le retour à la normale, voire pas avant 2022, pour évaluer « l’état de santé » du commerce bilatéral entre les Américains, les Canadiens et les Québécois.
SOUS TRUMP…
Malgré les relations tendues entre Donald Trump et Justin Trudeau, le commerce bilatéral entre les ÉtatsUnis et le Canada a continué de croître. Même constat avec le Québec.
Étonnamment, le Canada en sort même grand gagnant alors que les exportations vers les États-unis ont augmenté de 13,4 % lors des trois dernières années complétées (2017, 201 8, 2019), comparé à une hausse de 9,6 % des importations de produits américains.
Quant à nous, au Québec, nos exportations de produits vers le pays de l’oncle Sam (oh pardon ! l’oncle Donald) ont progressé de 16,7 % depuis 2016. Trump sera content d’apprendre que les importations de produits américains au Québec ont grimpé pour leur part de 31 % sous son règne !
C’est donc dire que les nombreux crocs-en-jambe que le président américain nous a assénés au niveau des relations commerciales avec le Canada n’ont concrètement pas eu les conséquences néfastes que l’on anticipait.
Malheureusement, certaines industries ont écopé des colères commerciales du président Trump. Pensons, entre autres, à nos exportations d’acier et d’aluminium qui ont fait l’objet de l’imposition de tarifs. Notez qu’une récente trêve épargne pour l’instant l’aluminium.
Au chapitre du bois d’oeuvre, la guerre se poursuit alors que nos entreprises doivent continuer à payer des droits de 20 % pour exporter leurs « 2 x 4 » aux États-unis.
La renégociation de l’entente sur le libre-échange nous a également fait perdre des plumes du côté de notre industrie des produits laitiers.
SOUS BIDEN ?
Sous un gouvernement démocrate de Joe Biden, il appert de toute évidence que les relations seraient nettement plus cordiales avec Justin Trudeau. Biden perçoit le Canada comme un véritable allié, non seulement commercial, mais également au chapitre des valeurs.
Cela dit, les démocrates sont quand même reconnus pour être eux aussi protectionnistes à leurs heures.