Le Journal de Quebec

Ce que je vis, est-ce vraiment de l’amour ?

-

Je n’ai jamais vraiment plu aux femmes. Il faut dire que je ne suis pas physiqueme­nt plus attrayant qu’il ne faut. Comme j’en ai toujours été conscient, je redoublais de gentilless­e avec les filles, pour me faire aimer. Elles m’aimaient certes, mais comme ami, pas comme un éventuel chum. À part une aventure qui a duré presque un an, je n’ai jamais eu d’amoureuse steady dans ma vie.

Mais voilà que, rendu à la fin trentaine, j’aimerais bien me fixer et fonder ma famille. Il y a deux ans, j’ai fait la connaissan­ce d’une Marocaine sur un site internet. On a commencé à correspond­re et ça dure encore aujourd’hui. On a les mêmes goûts et on partage les mêmes idées sur plusieurs sujets.

On a fait un échange de photos, et pour la première fois de ma vie, j’ai eu l’impression qu’une femme me trouvait certaines qualités physiques, ou en tout cas ne se rendait pas compte que j’étais sans grand attrait.

Au fil de nos nombreux échanges, je me suis rendu compte que je l’aimais, et je lui en ai fait part. Il semble aussi que ce soit réciproque. Je vis dans l’espoir de la rencontrer un jour, même s’il n’est pas encore question d’une visite dans son pays ou le mien.

Quand j’en parle avec mes amis ou avec ma famille, et même si je leur jure qu’aucune autre fille ne m’intéresse depuis qu’elle est dans ma vie, tout le monde se moque de moi. Ma soeur m’a même dit un jour que ça devait m’arranger de vivre l’amour à distance comme ça, car ça m’évitait d’avoir à dealer avec une femme en chair et en os. Mais pendant ce temps-là, nous, on s’aime, et on se le dit chaque jour. Pensez-vous comme tout le monde que je m’illusionne sur cette fille ?

Un gars

Je ne me permettrai­s jamais de vous dire que ce que vous vivez n’est pas de l’amour. Mais il est certain que sans aucun contact physique, vous ne pourrez jamais tester la solidité des sentiments que vous avez l’un envers l’autre. Cet amour platonique est certaineme­nt romantique puisqu’il ne vous met jamais à risque de vous déplaire l’un et l’autre, vu l’absence de contacts quotidiens.

Par contre, je me dois de vous signaler que vous avez une vision idéalisée de cette femme. Pareil pour elle, d’ailleurs. Mais comme vous ne parlez pas d’une éventuelle rencontre, peut-être cela vous suffit-il à tous deux pour être heureux ?

J’ai lu avec intérêt le récit que nous faisait ce matin dans votre chronique, la femme qui s’était laissée aller à entrer chez un inconnu pour récupérer un objet qu’elle lui avait acheté sur Kijiji. Ce n’est pas très brillant de sa part d’être entrée de la sorte chez un inconnu. Et elle n’est pas la seule à s’être fourvoyée dans pareille aventure.

Ce que j’aurais aimé qu’elle dise, pour montrer à quel point son geste aurait pu lui être fatal, c’est qu’au sortir de chez ce monsieur, elle s’était précipitée au poste de police pour porter plainte. Mais il semble qu’elle n’en ait rien fait puisqu’elle n’en parle pas. La justice, ça existe, et il faut apprendre à s’en servir à bon escient.

Une autre femme plus prudente

Une autre femme m’a fait un commentair­e similaire au vôtre, lequel me semble plutôt oiseux. Comment voulez-vous porter plainte quand rien de mal ne vous est arrivé ? Car c’est là que se situe la réalité qu’elle nous décrit par son récit. Cette dame a posé un geste imprudent en entrant dans la maison d’un inconnu, elle s’en veut, et décide d’en parler pour faire réfléchir les autres femmes sur le danger auquel on peut s’exposer par inconscien­ce.

Newspapers in French

Newspapers from Canada