Le Journal de Quebec

Pas la victoire écrasante escomptée

- NORMAND LESTER

Tout indique que le résultat de l’élection sera serré. Le fameux « Mur Bleu » du Midwest que Hillary Clinton a perdu en 2016 s’annonce encore une fois comme la région où va se décider l’élection. Trump s’y révèle d’une résilience surprenant­e.

Tout le monde s’attendait à ce que Biden fasse beaucoup mieux que Hillary Clinton pour ce qui est du vote populaire. Ça ne semble pas se réaliser.

En fin de soirée, Trump se maintenait toujours en Géorgie, en Caroline du Nord et en Floride, qu’il va sans doute conserver.

Les Latinos d’origine cubaine de Floride ont voté pour lui à cause de sa politique anticastri­ste.

Obama n’a pas réussi à faire sortir le vote afro-américain. Et Biden ne semble pas avoir réussi à convaincre assez de retraités de voter pour lui.

Partout aux États-unis, les électeurs des villes et des banlieues se sont opposés aux électeurs ruraux. Mais pas aussi massivemen­t qu’on s’y attendait. Les banlieues représente­nt la moitié de la population américaine.

DÉMOCRATES FAVORISÉS

L’évolution démographi­que des États-unis favorisait pourtant Biden et favorisera de plus en plus les démocrates : le nombre d’électeurs provenant de minorités raciales augmente comme ceux qui ont une éducation postsecond­aire.

Cette élection portait sur la peur. La peur d’un second mandat pour Trump d’un côté, et la peur du socialisme, des minorités et des troubles raciaux de l’autre.

AUCUN PROGRAMME, AUCUN IDÉAL

Trump aurait dû subir une défaite écrasante. Il ne parlait qu’à sa base. Biden parlait au pays. Le pays ne l’a pas écouté.

Donald Trump n’avait absolument rien à dire. Aucun programme, aucun idéal, Il ne parlait que de luimême. Tout indique que cela ne lui a pas tellement nui.

Il n’avait aucune plateforme pour son deuxième mandat. Il agissait comme s’il était convaincu que les électeurs s’en moquaient. Il avait raison : aussi incroyable que cela puisse paraître, malgré ses outrances et ses mensonges, ils ont été très nombreux à voter pour lui.

Il faut dire qu’aucun des deux candidats à la présidence n’a proposé d’idées audacieuse­s, de vision d’avenir, de programme pour aider les gens à se remettre des impacts sanitaires et économique­s de la COVID-19. La campagne électorale était essentiell­ement un référendum sur Trump.

La présidence Trump, surtout si elle se poursuit encore pendant quatre ans, aura un effet négatif durable sur la façon dont les élites américaine­s et la planète entière perçoivent les États-unis.

Trump a donné un nouveau sens à « l’exceptionn­alisme américain ».

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