Le Journal de Quebec

Au bord de l’éclatement

Des Québécois vivant aux États-unis craignent le pire

- JÉRÉMY BERNIER

Les tensions grandissan­tes engendrées par les élections américaine­s faisaient craindre le pire hier soir à des Québécois vivant aux États-unis qui appréhende­nt de la casse un peu partout au pays, peu importe l’issue du vote.

« Je ne me rappelle pas d’avoir vu des élections aussi intenses. Insultes, intimidati­on… Je m’attends à ce qu’il y ait beaucoup de violences cette nuit et dans les prochains jours », s’inquiétait hier Julie Lesage, qui habite près de Houston, au Texas, depuis 17 ans.

D’ailleurs, le gouverneur de l’état, s’attendant manifestem­ent à des débordemen­ts, a déployé la Garde nationale dans les grandes villes du Texas, explique Mme Lesage. Quelquesun­s de ses amis ont même décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école aujourd’hui, craignant un drame.

« Il y avait déjà de l’intimidati­on aux bureaux de vote ce matin [hier]. Cette bulle de tension entre les deux groupes risque d’éclater à tout moment », craignait-elle.

S’ATTENDRE AU PIRE

Ce climat particulie­r semble avoir été ressenti un peu partout au pays. À Raleigh, en Caroline du Nord, même si les rues étaient plutôt tranquille­s en début de soirée, les commerçant­s se sont préparés au pire.

« Les commerces ont placardé leurs vitrines avec des planches de bois. On s’attend à ce que ça brasse. On ne fera pas exprès pour sortir ce soir », a confié Annie Messier, qui habite en banlieue de la capitale.

« Un homme s’est présenté tantôt au bureau de vote avec une carabine, “juste pour surveiller”. Heureuseme­nt, il a été arrêté, mais ça donne une idée de qu’on ressent ici », a-t-elle poursuivi.

À Orlando, en Floride, Mélanie Belding-gagné fait état d’un environnem­ent « très stressant et étouffant » dans les jours précédant le dévoilemen­t du scrutin.

« Les gens n’ont jamais été aussi [bruyants] par rapport à leur position. Il y a des pancartes partout et on reçoit des textos pour aller voter sans arrêt, je n’ai jamais vu ça. Il y a des gens qui pleurent au travail, la tension est palpable », a-t-elle raconté.

POLARISANT

Tout comme Mme Lesage et Mme Messier, la Floridienn­e souligne que des élections n’ont jamais créé autant de divisions dans la population depuis qu’elle s’est établie au pays de l’oncle Sam, il y a 12 ans.

Les trois femmes s’entendent d’ailleurs pour dire que ces élections sont un « moment charnière » pour l’avenir du pays, même si elles n’ont pas voté pour le même candidat. « Tout le monde [retenait] son souffle et [était] scotché à son écran », a affirmé Annie Messier.

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1. À Orlando, en Floride, les terrains de bureaux de vote sont criblés de pancartes en faveur des différents candidats. 2. Annie Messier et son conjoint Pierre vivent près de Raleigh, en Caroline du Nord. 3. Julie Lesage est établie depuis 17 ans près de Houston, au Texas.
PHOTOS COURTOISIE 2 1. À Orlando, en Floride, les terrains de bureaux de vote sont criblés de pancartes en faveur des différents candidats. 2. Annie Messier et son conjoint Pierre vivent près de Raleigh, en Caroline du Nord. 3. Julie Lesage est établie depuis 17 ans près de Houston, au Texas.
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MÉLANIE B.-GAGNÉ Québécoise vivant en Floride

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