Des ambulanciers ont travaillé sous la menace d'un tueur en cavale
Le superviseur aux opérations de l’équipe d’ambulanciers qui était en service le soir de la tuerie survenue dans le Vieux-québec est très fier de son équipe, qui s’est donnée corps et âme pour sauver des vies sous la menace d’un tueur qui était toujours en cavale.
Le premier appel au 9-1-1 est entré vers 22 h 30 samedi, souligne Guillaume Paquin, superviseur aux opérations à la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ).
« La description était qu’il y avait eu une bagarre à coups de machette devant le Château Frontenac. C’est plutôt inhabituel comme appel, et comme c’était le soir de l’halloween, on a pensé que c’était probablement une blague », indique M. Paquin.
Rapidement par la suite, lui et son équipe ont plutôt compris qu’un événement grave était en cours. « La majorité des appels sont tous rentrés en même temps. On a vite compris ce qui se passait, laisse tomber le superviseur. Tout de suite, on pense aux victimes. »
UNE CRAINTE
La situation était d’autant plus délicate, car les ambulanciers étaient déployés auprès des victimes, alors que le tueur était toujours en cavale. La crainte de tomber face à face avec l’homme armé était bien présente.
« Oui, absolument, il y avait une crainte », laisse tomber M. Paquin sans hésiter. Toutefois, c’est le professionnalisme qui a guidé les interventions des ambulanciers.
« On a fait confiance à nos partenaires policiers, qui ont fait un travail extraordinaire ce soir-là, et on a appliqué une série de mesures déjà prévues pour se protéger en cas de situation dramatique comme celle-là », explique M. Paquin.
SENTIMENT DU DEVOIR ACCOMPLI
Pour le superviseur, il s’agit sans aucun doute de l’un des plus gros événements qu'il a vécus en 18 ans de carrière.
Malgré le drame, qui a fait deux morts et cinq blessés, M. Paquin a le sentiment du devoir accompli, autant pour lui que pour son équipe. « Je suis très fier. Sans leur intervention, il y aurait sûrement plus de vies perdues », fait-il valoir.
Il rappelle qu’un ambulancier sera toujours déchiré entre le choix de sauver une vie et celui de protéger la sienne. Mais samedi, ils sont parvenus à travailler sans laisser la peur prendre le contrôle, indique M. Paquin.
Tous les ambulanciers qui ont été déployés sur le terrain, dans la nuit de samedi à dimanche, ont été rencontrés pour du soutien psychologique.