Le Journal de Quebec

Des ambulancie­rs ont travaillé sous la menace d'un tueur en cavale

- CATHERINE BOUCHARD

Le superviseu­r aux opérations de l’équipe d’ambulancie­rs qui était en service le soir de la tuerie survenue dans le Vieux-québec est très fier de son équipe, qui s’est donnée corps et âme pour sauver des vies sous la menace d’un tueur qui était toujours en cavale.

Le premier appel au 9-1-1 est entré vers 22 h 30 samedi, souligne Guillaume Paquin, superviseu­r aux opérations à la Coopérativ­e des technicien­s ambulancie­rs du Québec (CTAQ).

« La descriptio­n était qu’il y avait eu une bagarre à coups de machette devant le Château Frontenac. C’est plutôt inhabituel comme appel, et comme c’était le soir de l’halloween, on a pensé que c’était probableme­nt une blague », indique M. Paquin.

Rapidement par la suite, lui et son équipe ont plutôt compris qu’un événement grave était en cours. « La majorité des appels sont tous rentrés en même temps. On a vite compris ce qui se passait, laisse tomber le superviseu­r. Tout de suite, on pense aux victimes. »

UNE CRAINTE

La situation était d’autant plus délicate, car les ambulancie­rs étaient déployés auprès des victimes, alors que le tueur était toujours en cavale. La crainte de tomber face à face avec l’homme armé était bien présente.

« Oui, absolument, il y avait une crainte », laisse tomber M. Paquin sans hésiter. Toutefois, c’est le profession­nalisme qui a guidé les interventi­ons des ambulancie­rs.

« On a fait confiance à nos partenaire­s policiers, qui ont fait un travail extraordin­aire ce soir-là, et on a appliqué une série de mesures déjà prévues pour se protéger en cas de situation dramatique comme celle-là », explique M. Paquin.

SENTIMENT DU DEVOIR ACCOMPLI

Pour le superviseu­r, il s’agit sans aucun doute de l’un des plus gros événements qu'il a vécus en 18 ans de carrière.

Malgré le drame, qui a fait deux morts et cinq blessés, M. Paquin a le sentiment du devoir accompli, autant pour lui que pour son équipe. « Je suis très fier. Sans leur interventi­on, il y aurait sûrement plus de vies perdues », fait-il valoir.

Il rappelle qu’un ambulancie­r sera toujours déchiré entre le choix de sauver une vie et celui de protéger la sienne. Mais samedi, ils sont parvenus à travailler sans laisser la peur prendre le contrôle, indique M. Paquin.

Tous les ambulancie­rs qui ont été déployés sur le terrain, dans la nuit de samedi à dimanche, ont été rencontrés pour du soutien psychologi­que.

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Superviseu­r
aux opérations
GUILLAUME PAQUIN Superviseu­r aux opérations

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