Le Journal de Quebec

Plus de discipline à faire à l’écran qu’en classe, selon des directions d’école

- DAPHNÉE DION-VIENS

Des ados qui vapotent, s’intimident ou jouent aux jeux vidéo pendant des cours en ligne : les élèves sont plus indiscipli­nés lors des classes virtuelles, constatent des directions d’école.

Le phénomène risque d’ailleurs d’augmenter en zone rouge, avec le passage des élèves de troisième secondaire en enseigneme­nt hybride depuis lundi, indique-t-on.

Jean-françois

Drouin est directeur de l’école secondaire

Soulanges, à Saint

Polycarpe, en Montérégie. Depuis que la région est passée en zone rouge il y a deux semaines, ses élèves de quatrième et cinquième secondaire suivent leurs cours à l’écran une journée sur deux.

Malgré l’existence d’un code de vie pour l’enseigneme­nt virtuel, qui donne des balises claires aux ados, il constate une forte augmentati­on des élèves qui ne respectent pas les règles.

« C’est un défi supplément­aire, lance-t-il. En temps normal, on doit intervenir auprès de 5 à 10 % d’élèves récalcitra­nts. Avec l’enseigneme­nt en ligne, on a dû faire des interventi­ons auprès de 30 % à 40 % des élèves environ. »

À la Fédération des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt, son président, Nicolas Prévost, indique que l’augmentati­on semble généralisé­e, même si son ampleur varie d’une école à l’autre.

PYJAMA, RETARD ET INTIMIDATI­ON

Des enseignant­s et directions d’écoles doivent intervenir fréquemmen­t pour rappeler aux élèves que les règles sont les mêmes qu’en classe. Les ados doivent se présenter à l’écran à l’heure dans une tenue convenable, plutôt qu’en pyjama ou torse nu.

La consommati­on de nourriture est réservée aux pauses et le cours doit être suivi dans un endroit approprié. La semaine dernière, une interventi­on a dû être faite auprès d’un élève qui suivait son cours d’éducation physique… dans son bain, relate M. Drouin.

L’intimidati­on, qui se fait beaucoup via clavardage dans les logiciels de visioconfé­rence, est un autre phénomène à gérer, ajoute Nicolas Prévost.

LE DÉFI DE TROISIÈME SECONDAIRE

À partir de lundi, les élèves de troisième secondaire en zone rouge passeront aussi à l’enseigneme­nt en ligne une journée sur deux, ce qui pourrait représente­r un autre défi de taille.

Règle générale, c’est auprès de ces élèves qu’il y a le plus d’interventi­ons à faire pour des problèmes de comporteme­nt dans une école secondaire, affirme Nicolas Prévost.

« Le secondaire trois, c’est souvent un niveau névralgiqu­e dans une école. J’ai bien hâte de voir leur réponse avec l’enseigneme­nt en ligne. Au moins, les gens ont l’expérience des secondaire­s 4 et 5 », laisse-t-il tomber.

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JEAN-FRANÇOIS DROUIN Directeur

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