Vienne pleure ses morts
Quatre personnes sont mortes lundi soir sous les balles d’un « soldat » de L’ÉI
AFP | L’autriche pleurait hier ses morts, victimes du premier attentat revendiqué par l’état islamique (ÉI) dans le pays, alors que la piste d’assaillants en fuite est désormais écartée.
À l’origine de cette attaque qui a fait quatre morts dans le centre de Vienne, un « soldat du califat », selon le message de revendication envoyé 24 h après les faits par l’agence de propagande de L’ÉI.
L’assaillant, originaire de Macédoine du Nord ( voir texte de droite) et tué lundi soir par la police, a été identifié comme Kujtim Fejzulai, 20 ans.
DEUX ARRESTATIONS
Il a visiblement agi seul, contrairement aux premières déclarations des autorités qui avaient lancé une chasse à l’homme pour retrouver d’autres suspects. Il n’y a pas de preuve à ce stade de l’existence d’un deuxième assaillant, a expliqué le ministre de l’intérieur, Karl Nehammer.
Le ministre a par ailleurs annoncé 18 perquisitions et 14 interpellations dans la journée.
Deux jeunes de 18 et 24 ans ont également été interpellés en Suisse, près de Zurich, a annoncé la police locale, qui enquête sur un lien éventuel avec l’auteur.
MESSE DU SOUVENIR
L’attaque s’est déroulée lundi soir, en plein coeur de la capitale autrichienne, près d’une importante synagogue et de l’opéra.
L’assaillant a ouvert le feu alors que de nombreux Viennois profitaient d’un dernier moment de liberté, en terrasse ou au restaurant, avant le confinement. Il était armé d’un fusil d’assaut, d’une machette et d’une ceinture d’explosifs factice.
Hier, sur les lieux de l’attentat, un imposant cordon de sécurité bouclait toujours le périmètre de l’attaque.
De premiers hommages, limités par le confinement, commençaient à s’organiser, notamment à la cathédrale de Vienne, où a été organisée une messe du souvenir.
L’autriche, sous le choc, a décrété trois jours de deuil national. À travers le pays, les drapeaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics et une minute de silence observée à midi, tandis que les cloches des églises sonnaient.
Les riverains étaient encore sonnés, en oubliant même le confinement entré en vigueur hier pour lutter contre la seconde vague de la pandémie de COVID-19.
QUATRE VICTIMES
Parmi les quatre victimes figurent un homme et une femme âgés, un jeune passant et une serveuse, a précisé le chancelier Sebastian Kurz. L’une de ces victimes est allemande, a annoncé Berlin.
Quinze personnes restaient hospitalisées, dont trois dans un état critique, selon l’association hospitalière de Vienne.
Des policiers et des soldats ont été mobilisés pour protéger les bâtiments importants de la capitale, et les enfants ont été dispensés d’école hier.
Cet attentat, qui intervient dans un climat tendu en Europe, a suscité un afflux de réactions de solidarité, du président des États-unis, Donald Trump, jusqu’à son homologue russe, Vladimir Poutine, en passant par l’ensemble des dirigeants européens.