Le Journal de Quebec

Des choix politiques expliquent la pauvreté

C’est ce que tend à démontrer une analyse de L’IRIS

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AGENCE QMI | Près de 10 % de la population du Québec vit toujours sous le seuil de la pauvreté et c’est en raison notamment de choix politiques et fiscaux.

C’est ce qu’a fait savoir hier l’institut de recherche et d’informatio­ns socioécono­miques (IRIS) sous la plume de l’économiste Simon Tremblay-pepin, qui n’a pas hésité à dire que « la pauvreté, c’est un choix de société ».

Selon ce dernier, en répartissa­nt mieux la richesse créée, le Québec aurait pu en 2016 et en 2017 couvrir les besoins de base des personnes les plus pauvres, tout en permettant au reste de la population d’augmenter son niveau de vie.

LA PAUVRETÉ, UN CHOIX DE SOCIÉTÉ

« Les décisions politiques et fiscales ont plutôt transféré une part importante des fruits de la croissance aux mieux nantis, laissant les inégalités inchangées et près de 750 000 personnes sans couverture de leurs besoins de base », peut-on lire dans la fiche économique de L’IRIS.

Il faut savoir que la Mesure du panier de consommati­on (MPC), maintenant utilisée comme seuil officiel de la pauvreté au Canada, est fondée sur le coût d’un panier de biens et services dont les personnes et les familles ont besoin pour répondre à leurs besoins de base et accéder à un niveau de vie modeste.

Ainsi, le nombre de personnes vivant sous le seuil de la MPC au Québec a reculé de 2012 à 2017, passant de 11,8 % de la population à 9 %, soit une diminution de près de 200 000 personnes.

« Sans surprise, ce sont les ménages qui étaient le plus proches du seuil de la MPC qui ont pu le franchir. C’est très préoccupan­t pour les personnes les plus pauvres de notre société, dont le niveau de vie n’a presque pas changé », a déploré Simon Tremblay-pepin.

Selon L’IRIS, 35 % des revenus qui dépassent les besoins de base vont au 10 % le plus riche. L’économiste note qu’il aurait suffi de transférer 3,9 milliards $ aux plus pauvres, parmi ce total de 127 milliards $ en surplus, pour combler leurs besoins de base.

« Pour ces gens-là, on accepte collective­ment qu’ils doivent choisir entre se nourrir ou avoir un toit, par exemple, a ajouté M. Simon Tremblay-pepin. On est bien loin des préoccupat­ions des plus riches, et même de la classe moyenne. »

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PHOTO COURTOISIE L’économiste Simon Tremblay-pepin, de L’IRIS, est le principal auteur de l’étude.

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