Ruée vers les géants financiers
Les investisseurs misent sur le plan de relance du prochain président américain
Des titres des géants de la finance qui se sont envolés en Bourse ces derniers jours salivent à l’idée de voir une nouvelle présidence allonger des milliards de dollars pour relancer la première économie mondiale.
« Tout le monde se rue vers les financières », lance Clément Gignac, vice-président principal et économiste en chef à l’industrielle Alliance, à qui nous avons parlé hier, vers 16 h 30, peu après la clôture des marchés.
M. Gignac rappelle que le cauchemar des banques et des compagnies d’assurance est lorsque les taux d’intérêt restent faibles.
« Si M. Biden stimule l’économie davantage, les taux à long terme vont augmenter, il y aura une courbe de rendement plus accentuée et les banques feront plus d’argent. Pour les compagnies d’assurance aussi, c’est un soulagement d’avoir des taux à long terme un peu plus élevés », analyse le haut dirigeant.
Selon lui, les entreprises du secteur financier voient aujourd’hui d’un bon oeil la stabilité d’une éventuelle présidence Biden même si on ne peut pas encore affirmer que Trump sera défait.
« Les financières ont très bien performé hier et lundi à coup de 3 % par jour », ajoute-t-il.
« Pour Wall Street, c’est du bonbon de savoir que l’on pourrait mettre 2000 milliards de dollars rapidement pour venir en aide aux compagnies aériennes et les compagnies en difficulté », souligne Clément Gignac.
FORTE HAUSSE
Hier, la Bourse de New York a poursuivi sur sa lancée pour terminer en forte hausse le jour d’une élection présidentielle américaine dont les résultats définitifs pourraient n’être connus que dans les jours qui viennent.
Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a gagné 2,06 % à 27 480,03 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, est monté de 1,85 % à 11 160,57 points et l’indice élargi S&P 500 a engrangé 1,78 % à 3369,16 points.
D’après Clément Gignac, Wall Street a pu tirer profit de la présidence de Donald
Trump, qui était l’apôtre de la déréglementation, mais les marchés n’ont pas aimé quand il a dit qu’il était prêt à contester l’issue du vote.
« Le pire des scénarios pour Wall Street, c’était vraiment de se dire qu’on allait dans une élection contestée avec du désordre social en filigrane », ajoute Clément Gignac.
Pour Richard Giroux, conseiller en placement chez IA Valeurs mobilières,«on a ressenti l’incertitude et la peur au cours des trois derniers mois. C’est l’ennemi numéro 1 du marché boursier. Est-ce que l’on va avoir un vaccin ? Est-ce que le plan d’aide sera là ? ».
Selon lui, les investisseurs doivent garder la tête froide, peu importe qui sera le président.
« Il faut identifier les secteurs qui seront avantagés et ceux qui seront désavantagés et ajuster notre portefeuille avec notre tolérance au risque », conclut-il. À la fermeture des marchés hier, l’indice Québec était en hausse de 1,52 % pour s’établir à 2 777,31 milliards de dollars.