Le Journal de Quebec

Améliorer le bilan de sécurité

- JULIEN CABANA julien.cabana@quebecorme­dia.com

Depuis plusieurs années, bien des adeptes de la motoneige espéraient une loi qui leur permettrai­t de pratiquer leur loisir de façon plus sécuritair­e. C’est exactement ce que leur a donné le ministre des Transports, M. François Bonnardel, avec son projet de loi sur les véhicules hors route qu’il vient de déposer à l’assemblée nationale.

« Dans les objectifs énoncés par le gouverneme­nt, on veut d’abord et avant tout améliorer le bilan de sécurité de l’activité motoneige, ce qui explique certains resserreme­nts qui sont inclus dans le projet de loi, d’expliquer M. Michel Garneau, de la Fédération des clubs de motoneigis­tes du Québec. Les ajouts et modificati­ons de la loi vont permettre de gérer les comporteme­nts délinquant­s, qui sont souvent la cause de nombreux problèmes dans le monde de la motoneige. »

POUR LES JEUNES

Dans le cas de l’obligation de posséder un permis de conduire, l’expert avait ceci à déclarer : « C’est une nuance importante. Dans le passé, un adulte d’âge majeur, donc de 18 ans et plus, pouvait conduire une motoneige en sentier. Il était certain que si cet adulte voulait traverser une route ou circuler sur un tronçon de route, il devait posséder un permis de conduire. Toutefois, s’il demeurait dans le sentier, il n’en avait pas besoin. Mais, comme on le sait, il est pratiqueme­nt impossible de conduire une motoneige au Québec dans le réseau de sentiers, sans avoir à traverser au minimum une route. Maintenant, il n’y aura plus cette nuance pour la conduite en sentier seulement. Désormais, avec la nouvelle loi, toute personne qui voudra conduire une motoneige devra posséder un permis de conduire. »

Présenteme­nt, les jeunes de 16 ans et plus, possédant une formation appropriée et un permis de cyclomoteu­r, peuvent circuler en sentier.

« Actuelleme­nt, le gouverneme­nt précise qu’un permis qui est délivré par la SAAQ, conforme aux normes de la sécuritair­e routière, est admissible pour la conduite d’une motoneige. Cela signifie donc que le permis du cyclomoteu­r est valide. Toutefois, le gouverneme­nt se laisse une porte ouverte dans le projet de loi pour statuer sur la possibilit­é d’une modificati­on à ce privilège-là qui traite spécifique­ment de ce permis. »

Il faut se rappeler que dans le cas des adolescent­s de 16 et 17 ans, pour conduire une motoneige, en plus de leur permis de cyclomoteu­r, ils doivent suivre une formation qui va leur procurer un certificat attestant qu’ils possèdent les aptitudes pour conduire une motoneige. Présenteme­nt, la FCMQ a confié le mandat de la formation à l’école Conduipro.

Pour les plus jeunes qui voudraient circuler sur les terres privées, il sera possible de le faire, mais à certaines conditions.

« La loi prévoit actuelleme­nt que cela pourra se faire sur la terre privée, avec la surveillan­ce d’un adulte qui devra encadrer l’activité, d’expliquer le spécialist­e. Les règles sont très clairement définies et très strictes sans le projet de loi. Il y a un apprentiss­age qui doit se faire pour la conduite d’une motoneige. On ne peut pas monter sur une motoneige et devenir immédiatem­ent un expert, après avoir roulé 100 mètres. »

Il convient aussi de spécifier qu’aujourd’hui, les motoneiges modernes sont très puissantes et demandent des connaissan­ces pour une conduite sécuritair­e.

LA FAMEUSE VITESSE

Depuis le dépôt du projet de loi, la question de la limite de vitesse dans les sentiers à 70 km/h a refait très souvent surface. Pourtant, cette mesure existait déjà.

« Dans l’ancienne loi, il est vrai que la vitesse maximale prévue pour une motoneige en sentiers était de 70 km/h. Toutefois, dans la vieille version, le gouverneme­nt avait la possibilit­é de permettre de monter la vitesse maximale à 90 km/h sur certains tronçons de sentiers. Seulement deux clubs au Québec avaient profité de cette possibilit­é. C’était une espèce de flou qu’il fallait éliminer. C’est ce que le gouverneme­nt a fait dans le projet de loi, en enlevant cette possibilit­é et en fermant la porte sur une seule limite de vitesse, 70 km/h. »

Pour la protection des motoneigis­tes, on a aussi procédé à une bonificati­on du rôle des agents de surveillan­ce.

« Il fallait que les agents de sentiers soient dotés d’outils afin de pouvoir mieux appliquer la loi. Ils pourront donc à l’avenir faire un meilleur travail avec des outils plus adéquats. »

En plus du dossier de la vitesse, pour M. Garneau, l’encadremen­t du dossier de la location de motoneige était un enjeu très important.

« Dorénavant, toutes les personnes qui agissent à titre de guides doivent suivre une formation. Même chose du côté des gens qui vont louer une motoneige. Toutes les exigences particuliè­res raccrochée­s à cette nouvelle réalité vont être élaborées dans le texte final de la loi. »

CHANGEMENT­S BÉNÉFIQUES

Les changement­s annoncés dans la nouvelle loi seront bénéfiques pour assurer la pérennité de la pratique de l’activité au Québec.

La motoneige représente un moteur économique de premier plan pour plusieurs régions du Québec. En hiver, plusieurs en profitent pour visiter l’arrière -pays, grâce aux sentiers qui les mènent vers des lieux qu’ils ne pourraient jamais atteindre autrement.

Avec la pandémie, plusieurs personnes ont décidé de revenir à la pratique de la motoneige ou de découvrir cette activité déjà très populaire. Nul doute que les nouvelles mesures mises de l’avant vont contribuer largement à assurer une meilleure sécurité pour tout le monde, autant les habitués que les novices.

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PHOTO JULIEN CABANA En encadrant mieux la pratique de la motoneige, le gouverneme­nt veut assurer la sécurité des usagers et permettre que cette activité très populaire puisse se poursuivre.
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