Des mensonges jugés dangereux
Le président sortant Donald Trump crie à la fraude électorale et attise les tensions
Le es mensonges proférés par Donald Tr rump depuis hier pour semer le doute su ur le résultat de l’élection sont dangere eux, antidémocratiques et entretiennent le e cynisme des Américains, jugent des ex xperts et ses adversaires politiques.
« C’est irresponsable pour un président des Ét tats-unis de dire de tels propos. Il veut attiser de es tensions », estime Julien Tourreille, chercheur à l’observatoire sur les États-unis de la Chaire Ra aoul-dandurand.
Depuis hier, le candidat républicain à l’élection pr résidentielle multiplie les demi-vérités et les pu ublications de fausses informations concernant l’i ssue du vote ( voir images ci-contre).
« Honnêtement, nous avons gagné l’élection », s’e est-il vanté vers 2 h 20 du matin, hier, dans un di iscours livré depuis la Maison-blanche, alors qu ue rien n’était moins certain à cette heure-là.
AR RRÊT DU DÉPOUILLEMENT
Du même souffle, Donald Trump s’est insurgé co ontre une « fraude » électorale, sans donner pl lus de détails, et a demandé l’arrêt complet du u dépouillement des votes. « Nous allons aller de evant la Cour suprême, nous voulons que tout le vote cesse. »
Le camp Biden a dénoncé ces propos présidentiels « scandaleux » et « sans précédent ».
« C’est une tentative délibérée de priver les citoyens américains de leurs droits », a réagi l’équipe de campagne du démocrate, qui se dit prête à se lancer dans une bataille judiciaire.
ACCUSATIONS NON FONDÉES
@Realdonaldtrump a également publié depuis hier au moins cinq gazouillis signalés par Twitter comme susceptibles d’être trompeurs, dont un accusant les démocrates de « voler l’élection » et plusieurs remettant en doute le décompte des bulletins de vote dans des États clés qu’il était en voie de perdre.
Sur Facebook, depuis mardi, les publications du milliardaire sont presque systématiquement accompagnées d’un rectificatif qui mène à un centre d’information sur le vote aux États-unis, créé par la plateforme.
Depuis l’élection de 2016, les réseaux sociaux ont déployé un important arsenal de mesures pour combattre la désinformation et blanchir leur réputation, entachée par des opérations de manipulation orchestrées depuis l’étranger.
PAS UNE PREMIÈRE
Donald Trump a attaqué à maintes reprises par le passé la légitimité du vote par correspondance, utilisé en masse par les électeurs démocrates en période de pandémie.
« S’il voulait semer le doute en cas de défaite [le vote par la poste] était l’excuse parfaite », croit Jonathan Paquin, professeur en science politique à l’université Laval.
Mais que le président sortant l’emporte ou perde, ses déclarations frauduleuses seront dommageables à plus long terme pour la démocratie américaine, font remarquer des spécialistes.
« Ce genre de comportement de la part d’un président, c’est corrosif pour une démocratie », se désole le politologue.