De plus en plus près du pouvoir
L’ex-vice-président de Barack Obama se prépare à devenir le 46e président des États-unis
LE JOURNAL ET L’AFP | Le démocrate Joe Biden était plus près que jamais d’accéder à la MaisonBlanche hier soir alors que le décompte est presque terminé et que son camp affiche l’optimisme des vainqueurs.
Quatre jours après l’élection présidentielle, le dépouillement des votes se poursuivait hier au compte-gouttes dans quatre États clés avec des résultats hyperserrés, tenant le monde entier en haleine.
« Les chiffres sont clairs, nous allons remporter cette élection », a lancé tard hier soir le candidat démocrate depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, où une grande scène en plein air a été installée mardi, jour de l’élection.
Se vantant d’avoir remporté le vote populaire, il a tenté de se montrer rassembleur s’adressant à tous les
Américains et non seulement à ses partisans.
PAS DES ENNEMIS
« Nous sommes peut-être des adversaires, mais pas des ennemis. Nous sommes des Américains », a-t-il déclaré, détaillant ensuite de quoi auraient l’air les premiers jours de sa présidence.
Visiblement, le camp Biden espérait tenir un discours de victoire hier. Mais devant des résultats encore trop serrés, il s’est contenté d’en appeler au calme.
Néanmoins, l’avance de Biden s’est notamment accrue en Pennsylvanie, où la Cour suprême a permis que les bulletins reçus après le jour du vote soient comptés, mais séparément des autres. Il maintient aussi un mince avantage en Géorgie, où il y aura un recomptage.
Cette longue attente accentue les tensions chez nos voisins du Sud, où chaque État fixe ses règles. Quand le résultat est si serré, ils doivent attendre le décompte officiel plutôt que de se fier aux estimations.
La pandémie de COVID-19 a aussi entraîné une avalanche de votes par correspondance. Ainsi, tant qu’ils ont été postés le 3 novembre, certains pourront être comptés jusqu’au 12 novembre.
DEHORS TRUMP !
La confiance régnait dans le camp démocrate, depuis le début de la journée d’hier.
Si aucun grand média américain n’avait encore désigné le vainqueur, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi avait jugé hier « évident » que Joe Biden allait « gagner la Maison-blanche ».
Puis, un porte-parole du clan Biden a menacé d’« expulser » Trump du Bureau ovale s’il refusait de reconnaître une défaite de plus en plus probable.
« Les Américains décideront de l’issue de cette élection, a martelé hier Andrew Bates. Et les autorités américaines sont parfaitement capables d’expulser les intrus de la Maison-blanche. ».
Pour sa part, Trump reste déterminé à contester le verdict des urnes, même s’il a semblé plus calme hier. Tranchant avec son allocution colérique de jeudi aux propos mensongers, le président a publié un communiqué au ton mesuré, en appelant au respect de la transparence ( voir autre texte en page 5).
La route reste ainsi longue et parsemée d’embûches d’ici l’assermentation d’un nouveau président, prévue le 20 janvier.
N’empêche que « Joe l’endormi », comme s’est amusé à l’appeler le président Trump tout au long de la campagne électorale, semble réussir à lui donner des sueurs froides.