Le Journal de Quebec

Au-dessus du volcan qui gronde

- JOSEPH FACAL josoeph.facal@qeuebeccor­media.com

Même battu, Trump a fait mentir les pronostics qui lui prédisaien­t une cuisante défaite.

Des dizaines de millions de personnes ont appuyé un homme grossier, vulgaire et menteur.

Beaucoup disaient voir ses défauts et les condamner. Mais ils l’appuyaient tout de même.

Pourquoi ? Parce qu’ils sont fâchés et frustrés.

RAS-LE-BOL

C’est plus, beaucoup plus qu’une question d’insécurité économique.

Ils n’en veulent pas tellement à Biden lui-même, grand-père difficile à détester, infiniment moins polarisant que Mme Clinton.

Ils en veulent au discours sur eux qu’ils entendent dans beaucoup de médias et dans les franges les plus stridentes des milieux intellectu­els. Quel est ce discours ? En gros, que le racisme est partout, tellement partout qu’il est « systémique ».

Que si vous ne vous pensez pas raciste, vous l’êtes quand même inconsciem­ment.

Que le Blanc est un privilégié parce qu’il est blanc… même s’il est pauvre.

Que vous bénéficiez des crimes atroces commis par vos ancêtres.

Que tout policier est un cowboy raciste et qu’il faut définancer la police.

Que les émeutes sont regrettabl­es, mais qu’il faut « comprendre » la frustratio­n qui les cause.

Qu’il faut croire sur parole et s’incliner respectueu­sement devant toutes les minorités qui se plaignent.

Que le seul racisme qui mérite examen et condamnati­on est celui des Blancs.

Que la mondialisa­tion est uniforméme­nt formidable.

Que la diversité est uniforméme­nt formidable.

Que le patriotism­e est porteur d’« exclusion ».

Que les universita­ires qui se vautrent dans la théorie « queer », les études « de genre », l’« indigénism­e » et l’« intersecti­onnalité » font du travail scientifiq­ue sérieux.

Que les élites urbaines sont la fine fleur de l’ouverture vertueuse et de la morale socialemen­t acceptable.

C’est simple : ils en ont assez de passer pour des ploucs arriérés et racistes.

Et ils en ont tellement assez qu’ils sont prêts à voter pour un homme comme Trump.

Certains fièrement, pour faire un doigt d’honneur à cette pseudo-élite, d’autres en se pinçant le nez.

On découvre deux Amériques, qui habitent des planètes mentales si éloignées qu’elles ne se reconnaiss­ent plus.

Où je m’en vais avec cela ? Mais je rentre chez nous, tout simplement.

Le Québec n’est pas les États-unis, certes, mais…

Regardez Montréal et ses proches couronnes. Regardez ensuite le reste du Québec.

Là aussi, deux planètes.

Quand je vais au Lac-saint-jean, je me sens comme dans le film

C.R.A.Z.Y.

Quand mes connaissan­ces « dans les régions », comme on dit ici, viennent à Montréal, elles lâchent un : « je ne me sens plus au Québec ».

Mais le verdict s’abattra sur quiconque exprimera ouvertemen­t son malaise : taré, fermé, xénophobe, etc.

REPRÉSENTA­TION

On casse beaucoup de sucre sur la représenta­tion des États-unis qui se dégage des pages du New York Times ou de CNN.

Et celle du Québec francophon­e qui se dégage trop souvent de Radio-canada, de La Presse, du Devoir, des milieux universita­ires, de la bouche de Justin Trudeau ?

Il y a une grosse colère aux ÉtatsUnis.

Vous savez quoi ? Il y a une grosse colère ici aussi.

Le Québec n’est pas les États-unis, certes, mais…

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada