Au-dessus du volcan qui gronde
Même battu, Trump a fait mentir les pronostics qui lui prédisaient une cuisante défaite.
Des dizaines de millions de personnes ont appuyé un homme grossier, vulgaire et menteur.
Beaucoup disaient voir ses défauts et les condamner. Mais ils l’appuyaient tout de même.
Pourquoi ? Parce qu’ils sont fâchés et frustrés.
RAS-LE-BOL
C’est plus, beaucoup plus qu’une question d’insécurité économique.
Ils n’en veulent pas tellement à Biden lui-même, grand-père difficile à détester, infiniment moins polarisant que Mme Clinton.
Ils en veulent au discours sur eux qu’ils entendent dans beaucoup de médias et dans les franges les plus stridentes des milieux intellectuels. Quel est ce discours ? En gros, que le racisme est partout, tellement partout qu’il est « systémique ».
Que si vous ne vous pensez pas raciste, vous l’êtes quand même inconsciemment.
Que le Blanc est un privilégié parce qu’il est blanc… même s’il est pauvre.
Que vous bénéficiez des crimes atroces commis par vos ancêtres.
Que tout policier est un cowboy raciste et qu’il faut définancer la police.
Que les émeutes sont regrettables, mais qu’il faut « comprendre » la frustration qui les cause.
Qu’il faut croire sur parole et s’incliner respectueusement devant toutes les minorités qui se plaignent.
Que le seul racisme qui mérite examen et condamnation est celui des Blancs.
Que la mondialisation est uniformément formidable.
Que la diversité est uniformément formidable.
Que le patriotisme est porteur d’« exclusion ».
Que les universitaires qui se vautrent dans la théorie « queer », les études « de genre », l’« indigénisme » et l’« intersectionnalité » font du travail scientifique sérieux.
Que les élites urbaines sont la fine fleur de l’ouverture vertueuse et de la morale socialement acceptable.
C’est simple : ils en ont assez de passer pour des ploucs arriérés et racistes.
Et ils en ont tellement assez qu’ils sont prêts à voter pour un homme comme Trump.
Certains fièrement, pour faire un doigt d’honneur à cette pseudo-élite, d’autres en se pinçant le nez.
On découvre deux Amériques, qui habitent des planètes mentales si éloignées qu’elles ne se reconnaissent plus.
Où je m’en vais avec cela ? Mais je rentre chez nous, tout simplement.
Le Québec n’est pas les États-unis, certes, mais…
Regardez Montréal et ses proches couronnes. Regardez ensuite le reste du Québec.
Là aussi, deux planètes.
Quand je vais au Lac-saint-jean, je me sens comme dans le film
C.R.A.Z.Y.
Quand mes connaissances « dans les régions », comme on dit ici, viennent à Montréal, elles lâchent un : « je ne me sens plus au Québec ».
Mais le verdict s’abattra sur quiconque exprimera ouvertement son malaise : taré, fermé, xénophobe, etc.
REPRÉSENTATION
On casse beaucoup de sucre sur la représentation des États-unis qui se dégage des pages du New York Times ou de CNN.
Et celle du Québec francophone qui se dégage trop souvent de Radio-canada, de La Presse, du Devoir, des milieux universitaires, de la bouche de Justin Trudeau ?
Il y a une grosse colère aux ÉtatsUnis.
Vous savez quoi ? Il y a une grosse colère ici aussi.
Le Québec n’est pas les États-unis, certes, mais…