Le Journal de Quebec

Plusieurs familles incapables de payer leur logement

- MAGALIE LAPOINTE

MANAWAN | Le manque de logements et l’insalubrit­é des résidences sont les plus gros problèmes de santé publique à Manawan, selon plusieurs experts et habitants de la communauté.

Ils sont plus de 2900 à habiter dans 326 logements à Manawan.

En moyenne, on retrouve donc environ neuf personnes par maison.

Selon le vice-chef du Conseil de bande, Sipi Flamand, il manquerait entre 150 et 200 logements, ce qui crée des problèmes de promiscuit­é évidents.

PROMISCUIT­É DRAMATIQUE

« C’est dramatique pour les adultes, mais c’est encore plus dramatique pour les enfants », lance sans hésiter la Dre Pascale Breault, dont la majorité des patients sont dans la communauté de Manawan.

Selon elle, la surpopulat­ion à l’intérieur d’une maison peut être une grande source de stress pour ses habitants et nuire à la capacité de développem­ent des enfants.

Conscient de ce problème de santé publique, le Conseil de bande tente de trouver des solutions depuis des décennies.

À Manawan, 9 personnes sur 10 sont locataires dans des logements subvention­nés et gérés par le Conseil de bande.

Et 20 % d’entre eux sont incapables de payer leur loyer.

« On demande un montant par mois. Certains paient, d’autres ne paient pas. Ils n’ont pas la capacité d’emprunt pour bâtir. Ça ne date pas d’hier », résume le chef Paul-émile Ottawa.

Pour cette raison, la communauté porte une dette d’environ deux à trois millions de dollars, selon lui.

Cette dette complique aussi les choses lorsque le Conseil de bande se tourne vers la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) pour financer la constructi­on de nouvelles habitation­s.

REVENU FAMILIAL FAIBLE

Pour Claudia Newashish, membre du Conseil de bande, c’est en raison du manque d’emplois dans la communauté et du taux élevé de prestatair­es de l’aide sociale que plusieurs membres sont incapables de payer leur loyer.

Selon le recensemen­t de 2016, le revenu médian à Manawan était de 18 912 $ par année et 60 % des résidents vivaient grâce à des prestation­s d’aide sociale.

Mais le chef Ottawa refuse de rester les bras croisés.

Plusieurs investisse­urs privés ont été interpellé­s par le Conseil pour la constructi­on de logements.

Il faudra aussi négocier l’accès à de nouveaux terrains pour construire, car les sites propices à la constructi­on résidentie­lle sont actuelleme­nt saturés.

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