Le Journal de Quebec

La défense encense Rozon et attaque la plaignante

La crédibilit­é de la victime présumée attaquée

- MICHAËL NGUYEN

Gilbert Rozon a respecté le consenteme­nt de la plaignante, alors que cette dernière, une « fille délurée », a livré un témoignage rempli de contradict­ions, ont plaidé hier les avocats du magnat déchu de l’humour afin de demander son acquitteme­nt.

« Les événements ont été marqués du sceau du respect et de la courtoisie », a plaidé Me Pierre Poupart, hier au palais de justice de Montréal.

Juste avant, Me Isabel Schurman affirmait que le témoignage de la plaignante manquait de détails et que sa plainte déposée dans la foulée du mouvement #Moiaussi en 2017, soit 37 ans après les faits, est « teintée par le désir de faire payer M. Rozon ».

FIABILITÉ ATTAQUÉE

Assise dans la salle d’audience, la victime présumée, que l’on ne peut nommer sur ordre de la cour, n’a pas flanché pendant que les deux avocats de Rozon se sont affairés à miner sa crédibilit­é.

Ils visent ainsi l’acquitteme­nt de Rozon, tant sur le chef d’accusation de viol que sur celui d’attentat à la pudeur, pour des événements survenus vers 1980, dans un chalet des Laurentide­s.

Selon les avocats du fondateur de Juste pour rire, la plaignante n’est tout simplement pas fiable, entre autres, en raison de trous de mémoire et du manque de détails, par exemple si les boutons de sa chemise ont « sauté » ou non lors des premières avances de Rozon, que la femme dit avoir repoussé.

« Madame ne s’est jamais présentée comme un petit agneau, mais comme une fille délurée », a plaidé Me Poupart en disant qu’il est ainsi invraisemb­lable qu’elle soit restée sur place plutôt que de quitter les lieux.

Il y a aussi le fait qu’elle ne se souvient pas si elle en avait parlé à sa mère, des années plus tard. Et c’est sans compter des éléments contradict­oires, ont renchéri les avocats, en donnant en exemple le fait que la femme a dit à la cour n’avoir « pas consenti » à avoir une relation sexuelle avec Rozon, alors qu’elle n’avait jamais utilisé ces mots quand elle avait fait sa déclaratio­n aux policiers.

Rozon, qui nie tout geste répréhensi­ble, est pour sa part fiable, selon ses avocats, qui l’ont décrit comme un homme respectueu­x.

La juge Mélanie Hébert, qui a mis en garde contre les mythes et stéréotype­s entourant le comporteme­nt d’une victime d’agression sexuelle, entendra les plaidoirie­s de Me Bruno Ménard, de la Couronne, le 19 novembre.

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