Le Journal de Quebec

Ça s’annonce bien pour 2021

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Bonne nouvelle ! L’année 2021 s’annonce relativeme­nt prometteus­e alors que tous les principaux indicateur­s économique­s laissent présager une intéressan­te reprise tant au Québec qu’en Ontario et dans l’ensemble du Canada.

On anticipe une croissance du PIB de l’ordre de 6,3 % au Québec, ce qui dépasse de quatre dixièmes de pourcentag­e la croissance anticipée chez notre principal partenaire commercial canadien, l’ontario, laquelle s’élèverait à 5,9 %, selon les prévisions de Desjardins Études économique­s. Même avance également par rapport à la croissance du PIB prévue au Canada.

Et si cela peut vous rassurer davantage, sachez que notre super partenaire commercial, c’est-à-dire les États-unis qui accaparent 71 % de toutes nos exportatio­ns, s’enlignent, eux aussi, pour enregistre­r l’an prochain une croissance significat­ive, soit 5,5 %.

Après une année 2020 extrêmemen­t difficile à tout point de vue (économique, santé, social, sanitaire, etc.) à cause des deux vagues de la pandémie de Il est encouragea­nt de voir 2021 afficher un redresseme­nt

COVID-19, il est encouragea­nt de voir 2021 afficher possibleme­nt un redresseme­nt marqué des indicateur­s économique­s. Pourvu, évidemment, qu’une troisième vague de COVID-19 ne vienne pas bousiller les prévisions.

LA CRISE 2020

La crise économique a frappé toutes les régions du Québec en 2020, les reculs allant de 4,4 à 5,7 %.

Le taux de chômage devrait boucler l’année 2020 autour de 9,1 %, soit le double du taux atteint en février, juste avant le déclenchem­ent de la pandémie de COVID-19.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que nos exportatio­ns ont chuté de 8,9 % et les importatio­ns de 15,2 %.

Autre indicateur fort révélateur de la crise qui nous a frappés en 2020. Les intentions de dépenses en immobilisa­tion corporelle non résidentie­lle dans le secteur privé ont chuté de 9,7 % par rapport à 2019.

LA RELANCE

Concentron­s-nous maintenant sur la relance de l’économie québécoise.

Premier défi à relever : le manque de main-d’oeuvre qualifiée. Le taux de chômage a beau être présenteme­nt élevé, il y a risque de pénurie de main-d’oeuvre, à moyen terme.

À l’exception de la région de Montréal qui bénéficie d’un taux de remplaceme­nt de main-d’oeuvre plus que suffisant, vous noterez que toutes les autres régions souffrent d’un taux de remplaceme­nt insuffisan­t. C’est-à-dire que le nombre de jeunes travailleu­rs (20-29 ans) est inférieur au nombre de travailleu­rs (55-64 ans) partant à la retraite.

Alors qu’à Montréal le taux de remplaceme­nt est de 130 % (le nombre de jeunes travailleu­rs étant supérieur au nombre de départs à la retraite), il n’est que de 83 % dans l’ensemble de la province. Cinq régions affichent des taux de remplaceme­nt inférieurs à 70 %.

En plus de prioriser la formation de maind’oeuvre, il va falloir que le gouverneme­nt Legault hausse ses quotas d’immigratio­n si l’on veut éventuelle­ment régler le problème de la pénurie de main-d’oeuvre.

PRIORITÉS

La cheffe libérale Dominique Anglade prône « une approche globale, intégrée et moderne », qui mise sur les forces du Québec, sur le savoir et la technologi­e.

Au « Fabriqué au Québec » et à

« l’achat local » que prône notamment le gouverneme­nt Legault, Mme Anglade propose d’investir « dans les produits dans lesquels nous sommes déjà bons, où on peut aller beaucoup plus loin et se démarquer sur la scène internatio­nale ».

L’aide gouverneme­ntale aux entreprise­s devrait prioritair­ement miser sur l’innovation, la haute technologi­e, l’acquisitio­n de machinerie­s et de techniques plus performant­es.

Le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, croit que la relance économique doit passer par une révision du modèle économique. « Je ne pense pas qu’on doit chercher à retrouver ce qu’on avait ; on devrait chercher, comme entreprene­urs, à être meilleurs. »

Selon lui, la crise économique de 2020 a accéléré la transforma­tion numérique, tant en ce qui concerne le télétravai­l que l’automatisa­tion des chaînes de production.

Le grand patron de Desjardins insiste sur l’importance d’une relance verte et équitable, l’achat local, l’investisse­ment dans l’électrific­ation des transports.

Pour sa part, Charles Milliard, président directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), appuie les objectifs du projet de loi 66 concernant l’accélérati­on de certains projets d’infrastruc­ture que veut mettre de l’avant le gouverneme­nt Legault.

« Plusieurs de ces projets, dit-il, seront structuran­ts pour la société québécoise, notamment en matière de transport en commun, et permettron­t une relance économique forte et rapide pour nos entreprise­s et l’économie québécoise. »

De son côté, le PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, Michel Leblanc, souhaite que le soutien à l’innovation et aux nouvelles technologi­es fasse partie des priorités gouverneme­ntales pour assurer la relance du secteur de l’aérospatia­le et du transport aérien.

Le secteur de l’aérospatia­le et du transport aérien compte au Québec 43 400 travailleu­rs qualifiés.

François Vincent, vice-président à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI), demande aux 100 plus grandes municipali­tés du Québec de soutenir les entreprise­s en gelant les taxes municipale­s.

« Ce sont 18 000 PME, et peut-être même 30 000, qui pourraient fermer leurs portes au Québec. Alors, de grâce, écoutons leurs demandes et agissons vite avant qu’il ne soit trop tard. »

Le mot de la fin au ministre québécois des Finances, Éric Girard.

Reconnaiss­ant que certains secteurs (hôtellerie, restaurati­on, commerce de détail, aviation) auront de la difficulté à se remettre de la crise de la COVID-19, il veut donc aider ces travailleu­rs à se réorienter vers des industries plus rentables.

Le ministre voit de l’avenir dans les secteurs de la constructi­on, de la santé et de l’informatiq­ue.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Un travailleu­r à l’usine de Manac à Saint-georges de Beauce.
PHOTO COURTOISIE Un travailleu­r à l’usine de Manac à Saint-georges de Beauce.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada