Le Journal de Quebec

Le Fonds FTQ s’associe au fédéral pour aider les entreprise­s d’ici

- SYLVAIN LAROCQUE

Ce n’est pas tous les jours qu’on voit ça : le Fonds de solidarité FTQ vient de conclure un partenaria­t avec une société d’état fédérale, Exportatio­n et Développem­ent Canada (EDC), dans le but d’accroître les possibilit­és de financemen­t pour les entreprise­s québécoise­s.

Les deux institutio­ns collaborai­ent déjà à l’occasion, mais la pandémie les a amenées à resserrer leurs liens.

« La COVID nous a offert cette occasion-là puisque les entreprise­s avaient besoin de plus de capitaux », a indiqué au Jour

Alain Denis, vice-président principal aux investisse­ments au Fonds FTQ.

C’est la première fois que le Fonds, cofondé en 1983 par Louis Laberge, un souveraini­ste convaincu, s’associe officielle­ment à EDC, dont l’un des principaux objectifs est de favoriser le rayonnemen­t des entreprise­s canadienne­s à l’étranger.

RAYONNEMEN­T INTERNATIO­NAL

« On s’est dit : “on devrait s’associer à EDC pour permettre à nos entreprise­s de bénéficier de son réseau à l’internatio­nal, de son expertise” », a expliqué la numéro deux du Fonds FTQ, Janie Béïque.

« On essaie de faire le plus de millage possible avec nos capitaux, donc quand il y en a qui veulent partager le risque avec nous, on les met à contributi­on », a-t-elle ajouté.

Le Fonds FTQ et EDC ont déjà réalisé deux investisse­ments dans le cadre de leur nouvelle entente : l’un dans l’entreprise lavalloise en démarrage Omniroboti­c et l’autre auprès du créateur montréalai­s de vêtements pour dames Joseph Ribkoff.

« Pour l’entreprene­ur, c’est très facile parce qu’il n’a pas à négocier avec plusieurs interlocut­eurs », a précisé Mme Béïque.

CRÉNEAUX PARTICULIE­RS

Dans le cadre de leur collaborat­ion, EDC et le Fonds FTQ entendent cibler des créneaux comme le financemen­t de l’innovation, le secteur des technologi­es propres et le développem­ent des exportatio­ns. « On cherche toujours des partenaire­s qui ont de bonnes connaissan­ces des entreprise­s et qui pourraient amener les services D’EDC à une plus grande base d’entreprene­urs », a affirmé Carl Burlock, chef de la direction des affaires commercial­es de la société d’état.

La crise a entraîné une baisse de la demande pour les prêts chez EDC, mais une hausse de la demande pour les produits d’assurance, plus particuliè­rement les garanties pour le commerce internatio­nal.

« Nous avons vu une augmentati­on assez importante du nombre de nos clients cette année, a souligné M. Burlock. Par exemple, la demande d’assurance crédit a plus que doublé par rapport à une année plus typique. On veut être avec ces nouveaux clients pour le long terme. »

Maintenant que l’urgence est passée et que la pandémie se prolonge, les entreprene­urs commencent à se préparer au monde d’après.

L’APRÈS-COVID

« On voit que les entreprene­urs sont en réflexion sur leur modèle d’affaires, a relaté Janie Béïque. Ils sont en train de regarder leur chaîne d’approvisio­nnement [...]. Ils se demandent s’ils s’en vont en mode acquisitio­ns, s’ils propulsent leur entreprise vers le 4.0 [industrie du futur] plus rapidement. Il y en a qui sont en mode survie, mais beaucoup de nos entreprene­urs sont vraiment en mode réflexion sur l’avenir. »

« ON S’EST DIT : “ON DEVRAIT S’ASSOCIER À EDC POUR PERMETTRE À NOS ENTREPRISE­S DE BÉNÉFICIER DE SON RÉSEAU À L’INTERNATIO­NAL, DE SON EXPERTISE”. »

– Janie Béïque

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PHOTO D’ARCHIVES CHANTAL POIRIER Janie Béïque occupe le poste de première vice-présidente aux investisse­ments au Fonds de solidarité FTQ.

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