C’est le temps de passer à l’action
Maintenant que l’arrivée d’un vaccin devient de plus en plus plausible, il est temps de réfléchir aux choses qui doivent changer.
J’ose donc suggérer quelques pistes de réflexion à ceux qui piloteront notre relance économique. Pour que nos entreprises et notre économie deviennent moins vulnérables, plus modernes et encore plus efficaces.
1 NUMÉRISER LE COMMERCE
On l’a compris à la dure ces derniers mois : tous nos commerces doivent être en ligne. Il n’y a aucune raison que nous n’ayons pas notre propre Amazon local. Nos plus petites entreprises pourraient même se regrouper en coopératives de commerce en ligne.
C’est quand même gênant de voir une compagnie américaine servir d’intermédiaire entre nos fournisseurs locaux et nous-mêmes.
Certains me répondront qu’amazon crée des emplois au Canada. Qu’elle a des entrepôts ici. C’est vrai, mais il y a un bémol. L’arme de guerre d’amazon, ce sont les données qu’elle collecte sur nous… beaucoup plus que les bébelles qu’elle vend.
Les entreprises connectées connaissent nos habitudes de consommation comme le fond de leur poche. C’est précisément pour ça qu’elles s’enrichissent. Et pendant ce temps, on se bat encore pour connecter nos régions à l’internet haute vitesse. C’est quand même gênant, non ?
2 ACCÉLÉRER L’IA
Nos entreprises, surtout les plus branchées, disposent de tonnes de statistiques qui pourraient être mieux utilisées. Des chiffres sur leur production, leurs fournisseurs, leurs routes de livraison ou sur leurs clients. C’est de l’or en barre qu’on ne doit pas laisser dormir.
L’intelligence artificielle (IA) est beaucoup plus qu’une simple mode. Elle permet de développer des algorithmes de décision en traitant des quantités phénoménales de telles données.
Toutes nos industries, même les plus traditionnelles, devront accélérer leur automatisation et améliorer la qualité de leurs décisions d’affaires. Par chance, Montréal est devenue une plaque tournante pour ce type de technologies. Il faut appuyer sur l’accélérateur pour que même nos plus petites entreprises en bénéficient.
3 MODERNISER L’AGRICULTURE
Partout dans le monde, les consommateurs veulent consommer des aliments sécuritaires. Plusieurs pays demandent de pouvoir suivre à la trace leurs importations agricoles.
Les consommateurs désirent savoir, dans le détail, comment et avec quelle moulée on a nourri leur boeuf.
Les Québécois, eux, veulent de moins en moins que leur nourriture ait voyagé 2000 km par camion.
Ils veulent une assiette plus verte. L’assiette entière devrait devenir parfaitement traçable.
La technologie nous permet de faire cela, mais elle est coûteuse à adopter pour plusieurs petites exploitations. Pourquoi ne pas aller chercher cette valeur ajoutée en lançant un vaste chantier de modernisation de nos fermes ?
4 ACCOMPAGNER LES RESTAURATEURS
Avant la pandémie, notre secteur de la restauration comptait 21 000 établissements et employait 230 000 personnes. Avec la fermeture des salles à manger, certains devront fermer leurs portes.
Déjà en temps normal, les restaurants ne dégageaient pas de grosses marges de profit. Beaucoup de restaurateurs sont des passionnés et des artisans. Ils acceptent de brasser de plus petites affaires pour faire ce qu’ils aiment.
On doit soutenir financièrement ce secteur pour que les meilleurs continuent de faire fleurir cette industrie.
Mais dois-je vraiment vous rappeler que les gouvernements mènent, depuis plusieurs années, une guerre à l’évasion fiscale dans les bars et les restaurants ? Évitons qu’un vide laissé par de nombreuses faillites soit comblé par des « entrepreneurs » malveillants après la pandémie…
5 SIMPLIFIER, SIMPLIFIER
Quand on parle d’aider les entreprises, on pense naturellement à leur verser des subventions. On imagine le ministre de l’économie arriver avec son gros portefeuille d’argent public. Je pense qu’on doit d’abord simplifier la vie aux entrepreneurs.
La pandémie nous a forcés à faire un saut vers le gouvernement en ligne. Simplifions la vie aux entreprises et aux citoyens. Évitons-leur de perdre leur précieux temps. Réduisons la paperasse, les déplacements inutiles et l’inefficacité.