Penser à l’« avec COVID-19 »
Le message de Laurier Architectural est doux-amer : les mesures sanitaires seront là pour encore un bon bout de temps, mais il est possible de fabriquer de l’équipement de protection durable et élégant.
Cette PME située en banlieue de Québec est une habituée des chantiers de construction. Depuis 70 ans, elle fabrique du vitrage destiné notamment aux tours d’habitation. Aujourd’hui, elle produit aussi des écrans protecteurs en verre.
« Si les aménagements deviennent permanents à certains endroits, ils seront élégants grâce à notre produit. L’acrylique est une solution temporaire qui vieillit moins bien », explique la directrice générale de l’entreprise, Mélanie Mercier.
UN PRODUIT VERT
Le produit se veut une solution plus permanente et plus durable que l’acrylique, mieux connu sous le nom de plexiglas. Il s’agit de la gamme PURESPACE, soit des panneaux de verre trempé ou laminé de différentes tailles qui peuvent être utilisés aussi bien dans les restaurants que dans les magasins, les bureaux et les espaces publics.
« On dit souvent qu’il y a eu l’avant COVID et qu’il y aura l’après, mais il y aura aussi l’avec COVID », lance Nicolas Riou, celui qui a mené le projet PURESPACE au sein du groupe Novatech, propriétaire de Laurier Architectural depuis un peu plus d’un an.
Mis à part leur « design élégant », un des gros avantages des panneaux de verre de Laurier Architectural, poursuit M. Riou, est qu’ils sont recyclables, contrairement à l’acrylique.
« L’empreinte écologique est importante, et le verre est un produit qui se recycle à l’infini. Les pattes sont en métal, ça se recycle aussi », illustre-t-il.
L’acrylique est aussi moins hygiénique, martèle le chargé de projet, « puisqu’il s’opacifie quand on le nettoie régulièrement ».
DE NOMBREUX DÉFIS
Ce n’est qu’une fois la réouverture de l’usine de Laurier-station bien entamée, à la fin du mois de mai, que l’équipe de Novatech et de Laurier Architectural s’est appliquée à créer PURESPACE.
Quelques mois plus tard, le produit était finalement prêt à être lancé. Et il a été conçu de A à Z en télétravail, ce qui n’a pas été une mince tâche.
« Ça ajoute une couche de complexité, et d’y être arrivé dans un délai aussi court, c’est impressionnant de la part de nos équipes. C’est une gymnastique de tous les jours », lance Mme Mercier.
Et si Laurier Architectural est habituée de livrer de gros formats avec des équipements de manutention, l’expédition de petits panneaux individuels est une tout autre affaire.
« La partie shipping a été plus compliquée que le développement du produit », avoue Nicolas Riou. La directrice de l’usine est d’accord. « C’est une approche qui nécessitait d’acquérir des connaissances qu’on ne possédait pas à l’interne. C’était quand même un défi considérable », ajoute-t-elle.
Laurier Architectural a confié le contrat de l’emballage à Cétal, un sous-traitant industriel situé juste à côté de ses installations et qui emploie des personnes handicapées. « C’est vraiment un beau partenariat », lance Mélanie Mercier.
LE MOYEN TERME
Les deux acolytes derrière PURESPACE voient grand pour leur nouvelle gamme de produits. « On se disait tous que le travail à la maison et les mesures sanitaires étaient temporaires. On se rend compte qu’elles vont durer dans le temps », dit Nicolas Riou.
Il parle avec confiance de « nouveaux designs d’architecture intérieure » qui vont mener à l’apparition de davantage de panneaux et de partitions en verre dans les bureaux en espace ouvert, notamment, mais aussi un peu partout.
« Il y a plein de choses qui vont rester, un peu comme après le 11 septembre », illustre-t-il.
« Le produit qu’on offre, c’est exactement pour répondre à cette tendance qu’on voit dans le marché, soit de s’installer de façon durable avec un produit », conclut Mélanie Mercier.
« C’EST UNE APPROCHE QUI NÉCESSITAIT D’ACQUÉRIR DES CONNAISSANCES QU’ON NE POSSÉDAIT PAS À L’INTERNE. C’ÉTAIT QUAND MÊME UN DÉFI CONSIDÉRABLE. »
– Mélanie Mercier, directrice générale de Laurier Architectural