Le Journal de Quebec

Vendre le Québec à l’étranger en pleine pandémie

- SYLVAIN LAROCQUE

Nommé à la tête de la nouvelle division internatio­nale d’investisse­ment Québec (IQ) il y a un peu plus d’un an, Hubert Bolduc s’est retrouvé avec le mandat de faire augmenter les exportatio­ns et les investisse­ments étrangers alors que les voyages sont pratiqueme­nt impossible­s.

« On organise du virtuel avec les investisse­urs étrangers, mais visiter un site avec des drones, ce n’est pas comme mettre les deux pieds dessus », illustre-t-il.

En temps normal, 60 % des investisse­ments étrangers proviennen­t des multinatio­nales qui comptent déjà des filiales au Québec tandis que 40 % prennent la forme de nouvelles implantati­ons.

« Aujourd’hui, on est à 90 % réinvestis­sements de filiales et 10 % implantati­ons, indique M. Bolduc. Il faut donc travailler sur les filiales pour aller chercher nos résultats. »

IQ pense être en mesure d’attirer autant d’investisse­ments étrangers que l’an dernier, soit environ 2,9 milliards $. Les ambitions de croissance du gouverneme­nt à cet égard devront attendre un peu.

« Le défi de 2021, c’est à quelle vitesse on va pouvoir recommence­r à voyager pour être capables de reconstrui­re nos pipelines et amener des gens ici pour des implantati­ons? » expose Hubert Bolduc.

Québec continue de consacrer beaucoup d’efforts au secteur de l’électrific­ation des transports. Jusqu’ici, malheureus­ement, les faux départs ont été nombreux et les projets concrets, plutôt rares.

Dans ce domaine, « on a vraiment une belle offre québécoise et les réponses [des interlocut­eurs étrangers] sont bonnes », assure M. Bolduc.

PROTECTION­NISME

Confrontée­s au protection­nisme de plusieurs pays et à la baisse de la demande, les exportatio­ns québécoise­s affichent un recul de plus de 11 % cette année.

Hubert Bolduc se console toutefois en notant que la chute des exportatio­ns atteint 17 % dans le reste du Canada et 16 % aux États-unis.

Le gouverneme­nt s’est donné comme objectif de faire en sorte que les exportatio­ns représente­nt 50 % de la production économique québécoise, contre 47 ou 48 % actuelleme­nt.

« Chaque point de pourcentag­e, c’est beaucoup d’exportatio­ns », glisse M. Bolduc.

Le défi est amplifié par le fait qu’à peine 10000 des quelque 200 000 entreprise­s québécoise­s sont présentes sur les marchés étrangers.

« Et ce sont 1000 entreprise­s qui sont à l’origine de 80 % de nos exportatio­ns, relève Hubert Bolduc. C’est sur celles-là qu’il faut concentrer nos efforts pour être capables de faire bouger les aiguilles. »

IQ s’apprête à lancer un outil qui permettra aux entreprise­s de présenter leurs produits de façon virtuelle aux acheteurs du monde entier. Le gouverneme­nt travaille également à améliorer son Programme Exportatio­n (PEX).

En attendant de pouvoir reprendre les missions à l’étranger, IQ a récemment créé une division pour encourager les ventes dans le reste du Canada – un marché colossal de 80 milliards $ par année pour les entreprise­s québécoise­s.

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