Le Journal de Quebec

Des robots à la rescousse

Preverco mise sur la robotisati­on pour contrer pénurie de main-d’oeuvre qui s’est amplifiée avec la COVID-19

- DIANE TREMBLAY

Le manufactur­ier de plancher de bois franc Preverco pèse sur l’accélérate­ur malgré la pandémie en continuant d’innover. L’entreprise a réalisé l’acquisitio­n de quatre robots pour l’aider à soutenir sa croissance et ce n’est qu’un début.

« On aurait pu mettre le pied sur le frein et dire “on attend”. On ne se le cachera pas, notre plus grosse problémati­que, c’est la main-d’oeuvre et on n’est pas les seuls. On vivait la pénurie avant la COVID et maintenant, c’est encore pire », a partagé Jean-françois Dufresne, président-directeur général de Preverco.

Gérer du personnel en temps de COVID est un véritable casse-tête pour les employeurs qui doivent composer avec du personnel absent, « même si les gens ne sont pas malades ». Consignes d’isolement, attente de test, fermeture d’école sont autant de facteurs auxquels sont confrontés les gestionnai­res qui s’arrachaien­t déjà les cheveux avant pour trouver des employés.

Cette gestion est épuisante pour les équipes en place, reconnaît M. Dufresne. Déjà très axée sur l’automatisa­tion et la technologi­e, l’entreprise, située à Saint-augustin-de-desmaures, est passée à un autre niveau d’innovation pour remédier à ce problème.

VITESSE SUPÉRIEURE

« Nous sommes assez bien automatisé­s. Nous avons des systèmes de vision artificiel­le pour classer le bois qu’on a mis en place à partir de 2005 et qu’on a renouvelés par la suite. […] Là, on veut aller une coche plus loin », a exprimé M. Dufresne.

« On a commencé, cette année, à donner des tâches à des robots pour remplacer de la maind’oeuvre qu’on n’a pas. Il n’y a personne qui va perdre son emploi avec les automatisa­tions qu’on fait, mais on va pouvoir se remettre à croître. On est incapable de prendre de la croissance, même si le marché est là. L’usine peut faire le double du chiffre d’affaires », ajoute-t-il.

Au cours de la dernière année, Preverco a fait l’acquisitio­n de quatre robots, dont deux durant la pandémie. Croyant que l’avenir passe par la robotisati­on, M. Dufresne souhaite acquérir une trentaine de robots d’ici trois ans pour l’ensemble de ses installati­ons qui comptent près de 325 employés.

L’entreprise réalise 95 % de ses ventes au Canada et aux États-unis. Le Fonds de solidarité FTQ est partenaire dans l’aventure.

« C’est ambitieux. Cela veut dire installer un robot par mois. Avec ça, on va être en mesure d’offrir des postes plus intéressan­ts, avec des meilleurs salaires. »

EXPÉRIENCE CONCLUANTE

Jusqu’à présent, l’expérience avec les robots s’avère très concluante. Plutôt que de laisser les employés accomplir du travail répétitif, M. Dufresne peut les rediriger vers des tâches à valeur ajoutée.

Preverco possède un gros avantage par rapport à d’autres entreprise­s puisqu’elle possède la capacité à l’interne de faire l’implantati­on des robots qu’elle modifie elle-même pour les adapter à la production. Cela génère des économies importante­s qui permettent à l’entreprise d’aller plus vite dans la réalisatio­n de ses objectifs.

« IL N’Y A PERSONNE QUI VA PERDRE SON EMPLOI AVEC LES AUTOMATISA­TIONS QU’ON FAIT, MAIS ON VA POUVOIR SE REMETTRE À CROÎTRE. »

– Jean-françois Dufresne, PDG de Preverco

 ?? PHOTO DIANE TREMBLAY ?? Le président-directeur général de Preverco, Jean-françois Dufresne, est plus que satisfait du travail accompli par les robots nouvelleme­nt installés dans l’usine de Saint-augustin-de-desmaures.
PHOTO DIANE TREMBLAY Le président-directeur général de Preverco, Jean-françois Dufresne, est plus que satisfait du travail accompli par les robots nouvelleme­nt installés dans l’usine de Saint-augustin-de-desmaures.

Newspapers in French

Newspapers from Canada