Le Journal de Quebec

Aux joueurs d’y voir...

- YVON yvon.pedneault@quebecorme­dia.com PEDNEAULT

La NBA a décidé de lancer sa saison 2020-2021, le 22 décembre. Elle propose un calendrier de 72 matchs et les joueurs acceptent que les salaires soient versés au prorata du nombre de matchs. Cependant, on se propose de négocier un nouveau modèle d’affaires quant au partage des revenus ou encore, en raison de la pandémie, quant aux déficits encourus.

Cette décision va-t-elle influencer la Ligue nationale de hockey ?

Pas nécessaire­ment.

D’une part, parce que les joueurs et les propriétai­res de la LNH ont convenu d’une nouvelle convention lors des négociatio­ns du protocole de retour au travail en juillet dernier.

Également, parce que la NBA bénéficie d’un contrat de télévision nettement plus lucratif que celui de la LNH. Par conséquent, les propriétai­res souhaitent un retour en décembre avec comme objectif d’avoir des amphithéât­res occupés à 25 % dans un avenir rapproché… puis à 50 %, et on verra par la suite.

PROPRIÉTAI­RES EN DÉTRESSE

Dans la Ligue nationale — et la question a été posée à Geoff Molson, propriétai­re du Canadien, sur différente­s tribunes cette semaine —, le hockey vit des moments inquiétant­s parce que des investisse­urs préférerai­ent qu’on reprenne les activités quand on aura trouvé un moyen de freiner la COVID19.

En d’autres mots, pour eux, il serait préférable de ranger les équipement­s jusqu’à ce que la conjonctur­e économique s’améliore d’une façon significat­ive.

M. Molson reconnaît que certains propriétai­res devront revoir leurs engagement­s financiers avec les banquiers, mais que la Ligue nationale doit poursuivre ses activités.

Et il a parfaiteme­nt raison.

L’ARGENT DE LA TÉLÉ

Les enjeux sont trop grands pour fermer la porte. Il y a la perspectiv­e d’un nouveau contrat avec la télévision et c’est une priorité. La ligue doit compléter la dernière année de son entente avec la télé américaine, puis engager des négociatio­ns avec plusieurs réseaux.

Ce sera la principale source de revenus pour rembourser les dettes accumulées à la suite des événements qui ont marqué la fin des hostilités, le 12 mars 2020.

« Je suis convaincu qu’il y aura une saison », a-t-il commenté, cherchant à se faire convaincan­t.

Certes, on devra le faire, mais évidemment en respectant des conditions particuliè­res, des conditions qui forceront les décideurs à sortir des sentiers battus.

√ Quelle est la meilleure solution pour assurer la stabilité économique ?

√ Quelles sont les équipes en difficulté ?

√ Va-t-on exiger une participat­ion financière élargie de la part des joueurs ?

√ Va-t-on imiter le modèle de la NBA ?

ÉCONOMIE AU RALENTI

Pour l’instant, les sports profession­nels, comme toutes les entreprise­s, sont confrontés à un adversaire impitoyabl­e. Il oblige les gouverneme­nts à prendre des mesures draconienn­es pour protéger la population.

Et les conséquenc­es plongent tout le monde dans l’inconnu et soulèvent les inquiétude­s.

L’économie fonctionne au ralenti.

Les Américains s’enfoncent tous les jours dans cette pandémie avec des résultats désastreux malgré les avertissem­ents des spécialist­es de la santé publique.

Certes, la possibilit­é de créer quatre divisions et surtout une division canadienne est un projet intéressan­t. La décision d’annuler le match des étoiles s’imposait. Et en raison des Jeux olympiques d’été, il est clair que Gary Bettman et son groupe ont été avisés par le réseau NBC de ne pas présenter des matchs de la Coupe Stanley en juillet 2021.

Le 1er janvier, comme l’a confirmé hier Bill Daly, le bras droit de Gary Bettman, demeure toujours la date retenue pour le début de la saison, bien que les joueurs et les propriétai­res n’aient engagé que des discussion­s dans le but de préparer le terrain.

En d’autres mots, un calendrier de 56 ou de 48 matchs cadrerait parfaiteme­nt avec le contexte actuel et surtout avec la conjonctur­e économique que l’on connaît présenteme­nt.

Mais cela signifiera­it une perte de revenus pour les joueurs. Seront-ils sollicités une autre fois ?

Déjà qu’ils ont consenti un prêt de

10 % aux propriétai­res et qu’ils verseront 20 % de 90 % de leurs salaires au compte en fidéicommi­s ?

Mais il faut croire que lorsqu’on est confronté à l’inévitable, toutes les solutions de rechange méritent une attention particuliè­re.

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PHOTO D’ARCHIVES Un calendrier de 56 ou de 48 matchs cadrerait parfaiteme­nt avec le contexte actuel.
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