Le Journal de Quebec

UN OISEAU RARE

Le Montréalai­s Stéphane Charbonnea­u a réalisé son rêve de s’établir dans la Ligue nationale de crosse

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Pas facile pour un Québécois de s’établir dans la Ligue nationale de crosse (NLL). Le Montréalai­s Stéphane Charbonnea­u est l’un des très rares oiseaux à y être parvenu. Après deux saisons, il est devenu un pilier de la brigade défensive des Wings de Philadelph­ie.

À la sueur de son front et en passant par un petit chemin raboteux, le choix de cinquième tour des Roughnecks de Calgary au repêchage de 2017 ne croyait jamais atteindre le meilleur circuit de son sport.

C’était il y a moins de cinq ans quand il jouait avec le Lakeshores de Barrie, dans la Ligue junior A de l’ontario. Grâce à l’entraîneur Mike Kloepfer qui a vu son potentiel, Charbonnea­u a aperçu toutes les possibilit­és s’offrant à lui. Il a progressé afin de grimper au niveau suivant.

« Jusqu’à ce moment, c’était irréaliste de réfléchir au niveau profession­nel. J’ai bâti ma confiance à Barrie après être passé à Akwesasne. J’ai bien fait de sortir de ma région natale pour avancer », a raconté le Montréalai­s âgé de 24 ans, en entrevue avec Le Journal.

Après son passage à Barrie, il a traîné son baluchon jusqu’en Colombie-Britanniqu­e, où il a ajouté de précieux outils à son coffre.

« Quand j’ai participé à mon premier camp d’entraîneme­nt chez les pros à Calgary, j’ai bien vu que je pouvais jouer à ce niveau. Et j’avais bien fait en plus », a expliqué celui qui n’a toutefois jamais disputé un match dans l’uniforme albertain.

CHANCE UNIQUE

Un dur coup, mais il n’a pas baissé les bras. Le destin a frappé quand les Wings, pilotés par l’entraîneur-chef Paul Day, lui ont offert un contrat. Celui-ci l’avait vu à l’oeuvre à son passage en Ontario.

Le Québécois a saisi sa chance et force est d’admettre qu’après deux saisons, Day avait vu juste. À sa première saison en Pennsylvan­ie, Charbonnea­u a terminé au quatrième rang parmi les défenseurs du circuit en vertu de ses 20 points en 18 matchs. L’an dernier, il a pris le 10e rang en inscrivant 9 points en 14 parties.

« J’ai trouvé mon rôle dans cette équipe. Je ne me considère pas comme le meilleur joueur, mais je sais contribuer aux succès de l’équipe en appliquant mon style, a indiqué l’arrière de 5 pi 11 po et 175 livres. Je bouge bien, je suis rapide et je me positionne bien sur le terrain. Ma bonne relation avec l’entraîneur me met en confiance, ce qui me permet de livrer mon maximum. »

Son éthique de travail irréprocha­ble est par ailleurs l’une de ses qualités dominantes.

FIN ABRUPTE

Dommage que la saison 2019 ait pris fin en queue de poisson en raison de la pandémie de COVID-19. Les Wings reluquaien­t les éliminatoi­res alors qu’ils détenaient l’un des deux tickets « wild card » à leur troisième saison depuis leur retour dans la ligue.

« On a vécu une longue attente au printemps. On pensait bien revenir au jeu, mais quand la direction a annoncé l’annulation du restant du calendrier, on l’a difficilem­ent accepté », se souvient Charbonnea­u.

Comme les salaires ne sont pas tellement élevés dans la NLL, les joueurs occupent un emploi durant la semaine et le week-end venu, ils rejoignent leurs coéquipier­s. En regardant la situation sanitaire s’envenimer depuis son domicile d’oakville au printemps, le Montréalai­s a décidé de rentrer au bercail.

Il s’est trouvé du boulot dans une entreprise de la métropole au début de l’été. Il attend avec impatience le début de la prochaine saison. Composée de 13 formations, dont cinq au Canada, la NLL a annoncé la semaine dernière un possible retour au jeu à la mi-avril.

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PHOTO COURTOISIE WINGS DE PHILADELPH­IE, HANNAH SNYDER
Stéphane Charbonnea­u a un rôle important avec les Wings de Philadelph­ie. PHOTO COURTOISIE WINGS DE PHILADELPH­IE, HANNAH SNYDER

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