Un mal pour un bien
Une image toute simple pour commencer : hier matin, au moment où la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie était confirmée et, par extension, son élection à la présidence des États-unis, mon quartier s’est mis à se démener un peu plus qu’à l’accoutumée.
Un voisin est sorti sur le trottoir pour agiter un grand drapeau américain auquel des automobilistes réagissaient en klaxonnant leur approbation. Un autre voisin, plus extravagant, déclenchait des feux d’artifice dans sa cour… à 11 h 30 le matin, ça surprend.
Pas étonnant toutefois que le succès de Joe Biden fasse plaisir dans le District de Columbia : il a récolté ici 93 % des voix ! Pourtant, un quart d’heure plus tard, les klaxons s’étaient tus, le fracas des feux d’artifice était oublié et le calme revenu. Chacun sait bien que le président-élu a un Everest de défis à gravir devant lui.
FINIR PAR S’ENTENDRE
Il n’y a pas à dire, Joe Biden est le préféré de ses compatriotes ; enfin de 74,8 millions d’entre eux. De son côté, Donald Trump – avec 70 millions de votes – a mieux fait que tous les autres hommes élus à la présidence du pays depuis sa création. Impossible d’ignorer ces électeurs pour avoir fait le mauvais choix !
Il est là, le défi initial du président-élu : devenir, comme il le répète sur toutes les tribunes, le président de TOUS les Américains. Trouver le moyen de les unir, dans la mesure du possible… un possible qui passe par les voies tracées par les deux fléaux qui affectent tous les Américains, peu importe leur allégeance.
La pandémie pour commencer. On vogue de record en record pour les nouveaux cas : 132 797 vendredi seulement ! Les décès sont en hausse dans 27 États et même ceux qui doutent de l’efficacité du masque ou qui en ont tout simplement assez de réduire leur vie à presque rien entendront avec soulagement l’annonce – probablement lundi – de la formation d’un « groupe de travail d’urgence sur la pandémie ».
DANS LES VAPES
Puis, il y a cette crise économique qui n’en finit pas de finir. Le taux de chômage en octobre a reculé d’un pour cent complet – de 7,9 % à 6,9 % –, un véritable exploit en temps normal. Sauf que seulement la moitié des millions de travailleurs mis à pied au printemps ont retrouvé un emploi. Pour se faire aimer, Joe Biden devra agir vite et efficacement.
Pas question cependant de pouvoir compter sur la collaboration du clan Trump d’ici à son assermentation ! L’actuel président et son entourage perpétuent le mythe de la fraude et du complot. Cette Maison-blanche, on l’a souvent dit, fonctionne dans une réalité parallèle ; elle le démontre encore une fois.
Elle a toutefois réussi à mettre son empreinte sur la capitale américaine. Les électeurs du district ont approuvé mardi – tout en rejetant massivement le candidat républicain – un projet visant à décriminaliser les substances hallucinogènes.
À vivre quatre ans de temps dans l’illusion et la fantaisie, les Washingtoniens semblent convaincus que les champignons magiques ne peuvent pas leur faire plus de mal.
Cettemaison-blanche, on l’a souvent dit, fonctionne dans une réalité parallèle ; elle le démontre encore une fois