Une transition signée Trump
Donald Trump a renversé toutes les normes de la présidence américaine. Il bousculera aussi les normes de la transition.
La défaite électorale de Donald Trump ne sera pas le dernier acte de cette présidence hors-norme. Toutes sortes de choses peuvent arriver d’ici au 20 janvier.
Ses prédécesseurs ont toujours privilégié la passation pacifique des pouvoirs, mais Donald Trump laisse planer le doute.
Hier, on célébrait la victoire annoncée de Joe Biden, mais, contrairement à la tradition, le perdant n’a pas concédé. Il ne concédera probablement pas tant que tous les recours possibles ne seront pas épuisés.
Ça ne changera pas grand-chose. Les marges victorieuses de Biden dans les États sujets à des recomptages dépassent de loin les variations attendues de recomptages judiciaires.
Donald Trump s’obstinera quand même et continuera à combattre des « fraudes électorales » que lui seul perçoit, comme Don Quichotte et ses géants.
On peut aussi oublier les courtoisies qu’un président sortant accorde habituellement à son successeur pour faciliter la transition. Heureusement, Joe Biden connaît Washington comme le fond de sa poche et il n’aurait vraisemblablement que faire des conseils de Donald Trump.
DERNIER TOUR DE PISTE
Donald Trump ne sortira pas sans fracas. Entre autres, il n’hésitera pas à utiliser son pouvoir de pardon pour sortir ses alliés politiques du pétrin et, pourquoi pas, il pourrait même s’autopardonner ou démissionner le 19 janvier pour que Mike Pence puisse le faire pour lui.
Au dernier jour, il mettra une dernière touche à son numéro de mauvais perdant en s’éclipsant pour éviter l’assermentation de Biden. Toutes ces frasques plairont sans doute aux trumpistes inconditionnels, mais il est moins certain qu’elles aideront les républicains à tirer leur épingle du jeu dans le Washington de l’après-trump.
Trump n’a pas dit son dernier mot. Le cirque continue.
Hier, on célébrait la victoire annoncée de Joe Biden, mais, contrairement à la tradition, le perdant n’a pas concédé