Une passation de pouvoir de tous les dangers
Les célébrations massives qui ont suivi, à Washington et partout aux États-unis, à l’annonce de la victoire de Joe Biden rappellent celles qui accompagnent généralement la chute d’un dictateur et de son régime abhorré. Les cloches des églises de Paris ont salué la libération.
Comme il fallait s’y attendre, Trump va être un mauvais perdant. Il n’accepte pas la défaite. Il refuse de concéder la présidence et d’inviter Biden à la Maison-blanche. Il s’est déjà déclaré vainqueur pendant que le dépouillement des voix se poursuivait toujours. Il va s’accrocher au pouvoir par tous les moyens, à commencer par des contestations judiciaires.
PROFONDÉMENT DIVISÉ
Jamais depuis la guerre de Sécession le pays n’est aussi profondément divisé: 70 millions d’américains ont maintenu leur appui à Trump malgré le tort immense que sa gestion chaotique a causé au pays. Le despote déchu va-t-il réussir à mobiliser ses fidèles et le Parti républicain, devenu une secte trumpienne, dans son opposition au verdict populaire? Si oui, des dérives violentes de la part des milices d’extrême droite sont à craindre.
Comment dans ces conditions se fera la transmission des pouvoirs ? La pandémie, qui continue à se propager de façon fulgurante à travers les États-unis, va obliger Biden à annoncer des mesures de confinement et de distanciation draconiennes avec les conséquences économiques que cela implique et les réactions négatives des fidèles de Trump.
Trump reste président jusqu’au 20 janvier 2021. Pensez à tout le mal qu’il peut faire, par dépit, d’ici là. Il va tenter par tous les moyens de saborder les projets de la nouvelle administration, qui fera face à d’énormes défis : pandémie et système de santé défaillant, tensions raciales, relance économique, urgence climatique, infrastructures en ruine. Le Parti républicain va-t-il tenter d’entraver la mise en exécution du programme de Biden ?