La maltraitance des aînés pourrait être pénalisée
Marguerite Blais veut imposer le tout d’ici 2022
La ministre Marguerite Blais a confiance de pouvoir imposer des sanctions pénales aux auteurs de maltraitance envers les aînés hébergés dans le réseau public d’ici la prochaine élection provinciale en 2022.
La responsable du dossier des Aînés et des Proches aidants pour le gouvernement Legault a précisé ses propos tenus plus tôt cette semaine au Salon bleu, dans le cadre d’une entrevue avec l’agence QMI sur l’adoption de son projet de loi 52 cette semaine.
« On est en train de travailler sur la manière donc on va le faire », a-t-elle précisé en disant à la blague être « une fille pressée ». Si la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés actuellement en vigueur prévoit des sanctions administratives pour les contrevenants, elle ne va pas assez loin au goût de Marguerite Blais.
« Ce n’est pas un secret, ça fait longtemps que je le mentionne. […] Quand on fait quelque chose de pas correct, il faut qu’il y ait des sanctions autour de ça. Parce que depuis ce temps-là ça continue, il y a en a des histoires de maltraitance et on ne veut plus en entendre, ou de moins en moins », a-t-elle expliqué.
PLUS DE PLAINTES
Or, s’il est possible de congédier une personne ayant maltraité un aîné en CHSLD, rien ne l’empêche de se faire réembaucher dans un autre établissement, déplore la ministre. Par ailleurs, cette dernière s’attend à voir le nombre de plaintes pour maltraitance augmenter de manière significative avec l’adoption de son projet de loi 52 visant à renforcer le régime d’examen des plaintes du réseau de la santé.
RESPONSABILITÉ DU GOUVERNEMENT
Dorénavant, les commissaires locaux aux plaintes et à la qualité des services seront placés sous la responsabilité du gouvernement, une modification législative essentielle selon Marguerite Blais, qui découle de ses nombreuses visites en CHSLD.
« Des fois, il y avait des liens familiaux avec la [le commissaire] qu’on embauchait, parfois c’était même le propriétaire.
Écoutez, ce poste-là, ça prend quelqu’un d’indépendant. Maintenant […] Il ne pourra pas être commissaire s’il a des liens familiaux avec le PDG », a-t-elle souligné.
La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants s’engage même à mener une campagne de sensibilisation afin de mieux faire connaître le rôle de ces commissaires aux plaintes et aux services.
« Avant il y avait des CHSLD privés avec zéro plainte. Ça ne se peut pas, zéro plainte. Le nombre va être plus élevé de plaintes, mais on va les traiter les plaintes. C’est ça le PL52, plus d’impartialité » a martelé la ministre.
L’adoption coup sur coup de cette pièce législative et du projet de loi 56 sur la reconnaissance des proches aidants, tous deux portés par Marguerite Blais, a conclu de belle façon cette semaine pour la ministre. Elle avoue s’être sentie « tabassée » au printemps dernier en raison de l’hécatombe dans les CHSLD.