Le Journal de Quebec

Vraiment, je ne comprends pas

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Ainsi, François Legault a décidé de ne pas assouplir les mesures de sécurité en zone rouge, comme le recommanda­it Mylène Drouin, la directrice régionale de la santé publique de Montréal, dans un document qui a été coulé aux médias.

Les restos, les musées, les salles de spectacle, les gyms et les cinémas continuero­nt d’être fermés.

MÉTRO, RESTO, RADIO

Messieurs Arruda et Legault sont-ils allés dans l’un ou l’autre de ces établissem­ents avant qu’ils décident de les fermer de nouveau ? Moi oui. Et c’était super sécuritair­e. Plus que dans une station de métro ou dans un Costco !

Au resto, seul un nombre X de clients était accepté.

Tu mettais ton masque avant d’entrer, tu te désinfecta­is les mains dès que tu mettais les pieds dans la place et une hôtesse masquée allait te mener à ta table. Seulement une fois assis pouvais-tu enlever ton masque.

Le serveur portait un masque. La sommelière portait un masque. Le bus

boy portait un masque.

Les cuisiniers portaient masque et visière.

Et des écrans de protection sanitaires séparaient chaque table.

Plus sécuritair­e que ça, on te demande de caler un grand verre de Lysol à l’apéro !

Il est où, le problème, au juste ? Cette semaine, je n’ai pas pu aller dans un resto avec ma blonde.

Mais j’ai pu tourner une émission des Francs-tireurs et enregistre­r un balado pour QUB radio.

Avec des technicien­s et des invités (huit personnes présentes sur place pour la télé et six pour la radio). Expliquez-moi quelqu’un !

C’est quoi, la différence ?

Tous les membres de l’équipe télé et de l’équipe radio (cameramen, preneurs de son, réalisateu­rs, assistants, etc.) ont respecté scrupuleus­ement les mesures de sécurité : masques, distanciat­ion sociale, lavage régulier des mains, etc.

Les invités entraient dans le studio masqués. Et ce n’est qu’une fois que les caméras tournaient (ou que les micros étaient allumés) qu’on enlevait nos masques et qu’on parlait.

Exactement comme on le faisait dans les restos !

Vraiment, je ne comprends pas. Patrick Huard peut inviter des personnali­tés avec qui il ne couche pas (en fait, je le présume) dans un studio déguisé en appartemen­t, mais je ne peux pas aller manger en tête à tête avec la femme avec qui je vis depuis 18 ans dans un resto ?

Je ne comprends rien.

LA CULTURE AUSSI EST ESSENTIELL­E

Au théâtre et au cinéma, c’était encore plus sécuritair­e.

On entrait au compte-gouttes. On était assis très loin les uns des autres. Et on nous faisait sortir rangée par rangée une fois la pièce ou le film terminé et les lumières allumées.

Pourquoi ça c’est interdit, mais se battre devant le comptoir des côtes levées au Costco avec 35 personnes que je ne connais ni d’ève ni d’adam est permis ?

Vous me direz que faire l’épicerie est essentiel ?

Eh bien, la culture AUSSI est essentiell­e. Se dire des petits mots doux dans un resto EST essentiel.

La santé mentale est aussi importante que la santé physique.

Qu’on punisse les commerces délinquant­s et qu’on permette à ceux qui agissent de façon responsabl­e (c’est-à-dire : la très grande majorité) d’ouvrir leurs portes !

J’ai toujours appuyé le gouverneme­nt dans mes chroniques.

Mais là, aidez-moi à vous aider, simonac.

Les restos sont plus sécuritair­es que les Costco !

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