Efficace, mais pas mémorable
Le mariage de l’horreur et des tensions raciales nous a donné d’excellents films d’épouvante au cours des dernières années. Sans être aussi percutant que Get Out ou Nous de Jordan Peele, Sa maison réussit à faire honneur au genre grâce à la force de sa distribution.
Bol et Rial Majur croient avoir laissé leurs ennuis derrière eux en quittant le Soudan déchiré par la guerre. La banlieue anglaise où ils sont accueillis après leur demande d’asile a beau être grise et peu rutilante, elle prend des airs de véritable paradis après l’enfer qu’ils ont vécu.
Mais en réalité, le couple n’a fait que quitter un cauchemar pour s’engouffrer dans un autre puisque l eur nouvelle demeure ne semble pas vouloir d’eux entre ses murs.
Première offrande de Remi Weekes, qui signe ici le scénario et la réalisation, Sa maison nous avait intrigué depuis la sortie de sa bande-annonce. Déjà, on pouvait prédire un long métrage rassemblant tous les éléments classiques d’un film de maison hantée. Et c’est ce qui nous est livré aujourd’hui… pour le meilleur et pour le pire.
MANQUE DE PERSONNALITÉ
Parce que oui, les codes du genre sont appliqués à la lettre et ils fonctionnent plutôt bien en général. Mais en ressassant les mêmes scènes, voire les mêmes clichés éculés, le cinéaste ne réussit pas à insuffler une réelle personnalité au film.
Au moins, Remi Weekes parvient à mettre en scène de manière particulièrement adroite et nuancée les enjeux raciaux, souvent plus terrifiants que les scènes d’horreur elles-mêmes. Et ça, c’est en grande partie grâce au talent de ses interprètes, Winmi Mosaku et Sope Diridu, tous deux criants de vérité et franchement efficaces dans les circonstances.