Le Journal de Quebec

Efficace, mais pas mémorable

- BRUNO LAPOINTE

Le mariage de l’horreur et des tensions raciales nous a donné d’excellents films d’épouvante au cours des dernières années. Sans être aussi percutant que Get Out ou Nous de Jordan Peele, Sa maison réussit à faire honneur au genre grâce à la force de sa distributi­on.

Bol et Rial Majur croient avoir laissé leurs ennuis derrière eux en quittant le Soudan déchiré par la guerre. La banlieue anglaise où ils sont accueillis après leur demande d’asile a beau être grise et peu rutilante, elle prend des airs de véritable paradis après l’enfer qu’ils ont vécu.

Mais en réalité, le couple n’a fait que quitter un cauchemar pour s’engouffrer dans un autre puisque l eur nouvelle demeure ne semble pas vouloir d’eux entre ses murs.

Première offrande de Remi Weekes, qui signe ici le scénario et la réalisatio­n, Sa maison nous avait intrigué depuis la sortie de sa bande-annonce. Déjà, on pouvait prédire un long métrage rassemblan­t tous les éléments classiques d’un film de maison hantée. Et c’est ce qui nous est livré aujourd’hui… pour le meilleur et pour le pire.

MANQUE DE PERSONNALI­TÉ

Parce que oui, les codes du genre sont appliqués à la lettre et ils fonctionne­nt plutôt bien en général. Mais en ressassant les mêmes scènes, voire les mêmes clichés éculés, le cinéaste ne réussit pas à insuffler une réelle personnali­té au film.

Au moins, Remi Weekes parvient à mettre en scène de manière particuliè­rement adroite et nuancée les enjeux raciaux, souvent plus terrifiant­s que les scènes d’horreur elles-mêmes. Et ça, c’est en grande partie grâce au talent de ses interprète­s, Winmi Mosaku et Sope Diridu, tous deux criants de vérité et franchemen­t efficaces dans les circonstan­ces.

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PHOTO COURTOISIE NETFLIX Sope Diridu incarne Bol Majur dans le long métrage Sa maison, offert sur Netflix.

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