Une question de millions pour le jeune pilote québécois
Et si l’avenir de Raphaël Lessard n’était pas chez Kyle Busch Motorsports ?
Raphaël Lessard retrouvera sa Beauce natale la semaine prochaine après avoir conclu, vendredi soir à Phoenix, sa première saison à temps plein dans la série des camionnettes Gander en ralliant l’arrivée au cinquième rang.
Malgré une victoire sur le célèbre anneau de vitesse de Talladega il y a un mois et trois Top cinq à ses cinq derniers départs, son avenir dans la troisième division de la NASCAR n’est toujours pas assuré, ce que le pilote québécois de 19 ans n’a d’ailleurs pas nié.
« On travaille fort pour revenir l’an prochain, a raconté Lessard hier en entrevue téléphonique au Journal, mais il est encore trop tôt pour annoncer quoi que ce soit.
« Idéalement, a-t-il poursuivi, mon objectif est de rester chez Kyle Busch Motorsports (KBM) en 2021. J’ai appris à connaître les gens qui y travaillent et on a développé une bonne complicité. Tout dépend du budget qu’on va réussir à trouver. On espère aussi que des entreprises de chez nous, comme Canac, qui ont eu une bonne visibilité, vont encore nous
soutenir l’année prochaine. »
L’ARGENT AVANT… L’ESTIME
Or, l’écurie KBM est considérée comme la plus exigeante du plateau sur le plan pécuniaire, soit plus de deux millions de dollars américains pour une saison complète. La rumeur veut que, malgré le contexte difficile alimenté par la pandémie, la facture ne baissera pas en 2021. Et ce, même si le patron Busch tient Lessard en haute estime. C’est aussi un homme d’affaires.
Lessard doit sa participation en NASCAR à la contribution essentielle d’un groupe d’investisseurs québécois réunis sous la forme d’une société en commandite.
Or, il appert que ces gens fortunés et passionnés de stock-car auraient accepté, du moins pour la plupart, de puiser à nouveau dans leur compte de banque pour épauler financièrement le doué pilote de Saint-joseph-de-beauce l’an prochain.
Mais ceux-ci, selon notre interprétation, n’auraient pas caché leur mécontentement à plusieurs reprises cette saison sur la façon dont le parcours de Lessard a été géré sur la piste. On parle ici de préparation parfois brouillonne, de mauvais réglages de la camionnette selon la configuration du circuit, etc.
L’écurie KBM, même si elle demande le gros prix, ne s’est pas toujours comportée en équipe de premier plan. D’ailleurs, son meilleur représentant, Christian Eckes, a dû se contenter du huitième rang au classement final. En contrepartie, une équipe comme GMS a vu trois de ses porte-couleurs, dont le nouveau champion Sheldon Creed, terminer aux trois premières places.
DES ARRÊTS… LABORIEUX
Prenez l’exemple de la course de vendredi soir à Phoenix.
« L’équipe a procédé à des changements à la fin du deuxième segment qui n’ont pas amélioré le comportement de ma camionnette, a expliqué Lessard. C’est le dernier drapeau jaune à deux tours de la fin qui nous a sauvés.
« On a alors choisi de rentrer au puits de ravitaillement pour changer deux pneus plutôt que quatre. C’était pour gagner du temps. On ne voulait pas prendre de chance parce que l’équipe a eu de la misère toute la soirée avec les changements de pneus. »
Ce genre de situations n’est pas digne d’une équipe qui veut aspirer aux grands honneurs. Il ne faudrait donc pas se surprendre de voir le clan Lessard tâter le terrain ailleurs. Une démarche qui pourrait non seulement mener à une aventure moins coûteuse mais probablement plus fructueuse.