Le Journal de Quebec

Éric Salvail joue le tout pour le tout

La défense s’attaque tout azimut au plaignant

- MICHAËL NGUYEN

Les accusation­s contre Éric Salvail sont « totalement infondées » et ont été portées par un plaignant qui « répand des faussetés », a plaidé l’avocat de l’animateur déchu en se livrant à une charge à fond de train contre la victime alléguée, hier.

« C’est dans son caractère d’inventer des réponses, […] c’est une personne prête à mentir, […] il a soif de publicité pour nourrir son égo », a lancé le criminalis­te Me Michel Massicotte, hier au palais de justice de Montréal.

Sans aucun ménagement, l’avocat émérite s’en est pris à Donald Duguay, qui jure avoir été harcelé, séquestré et agressé sexuelleme­nt par Éric Salvail, en 1993 dans les toilettes de Radio-canada, alors que tous deux étaient à l’emploi de la société d’état. « Il a les culottes au sol, il commence à se masturber, avait témoigné M. Duguay. Il se frotte en mimant une action de pénétratio­n entre mes deux fesses. »

« INVRAISEMB­LABLE »

Or, selon la défense, il s’agit-là d’une version « totalement invraisemb­lable » qui n’est que « pure invention». Me Massicotte a donné en exemple des contradict­ions du témoin, par exemple pour avoir dit que Salvail était à sa droite, puis à gauche, ou encore sur un coup de genou pour se défaire de l’emprise de l’accusé.

« Il n’avait pas mentionné ce détail dans sa version écrite ni dans sa déclaratio­n vidéo, a dit Me Massicotte. Je ne suis pas prêt à acheter ce genre d’explicatio­n. M. Duguay est plutôt le genre de personne qui a réponse à tout, ce qui est curieux pour des événements datant d’il y a 25 ans. »

L’avocat a ensuite tenté d’expliquer que « n’importe qui serait sorti » des toilettes, mais le juge Alexandre Dalmau a fait une mise en garde sur les mythes et les stéréotype­s concernant les réactions des victimes.

DOUTE RAISONNABL­E

Mais quoi qu’il en soit, Salvail, qui avait qualifié de « farfelue » la version du plaignant, doit être acquitté, a martelé son avocat.

« [La version de Salvail] doit être crue, ou soulever un doute raisonnabl­e, a plaidé Me Massicotte. Il n’est pas étonnant qu’il ne se souvienne pas des gestes, car ils n’ont tout simplement pas existé. »

La défense a ensuite rappelé que Salvail était allé jusqu’à aller chercher son dossier d’employé de Radio-canada, ce qui disculpera­it son client étant donné que certaines dates précises ne concordaie­nt pas avec la version du plaignant. Le magistrat a toutefois prévenu qu’il ne s’agit pas forcément d’un facteur déterminan­t.

Les plaidoirie­s de la défense terminées, ce sera au tour de Me Amélie Rivard de faire valoir ses arguments soutenant un verdict de culpabilit­é. Le juge devrait ensuite prendre sa décision en délibéré.

Salvail n’a pas voulu commenter, hier à la sortie de la salle d’audience.

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? L’avocat d’éric Salvail, Me Michel Massicotte, n’a pas ménagé ses efforts pour décrédibil­iser le plaignant Donald Duguay lors de ses plaidoirie­s finales, hier au palais de justice de Montréal.
PHOTO CHANTAL POIRIER L’avocat d’éric Salvail, Me Michel Massicotte, n’a pas ménagé ses efforts pour décrédibil­iser le plaignant Donald Duguay lors de ses plaidoirie­s finales, hier au palais de justice de Montréal.
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