Le Journal de Quebec

« Le BAPE nous déçoit depuis 40 ans »

- JEAN-LUC LAVALLÉE – Avec la collaborat­ion de Taïeb Moalla

Plusieurs jours après son dépôt, les environnem­entalistes digèrent encore très mal le rapport critique du BAPE sur le projet de tramway et remettent en question le processus de sélection des commissair­es.

Rappelant qu’aucun des membres de la commission n’avait une compétence particuliè­re en matière de transport, Étienne Grandmont d’accès transports viables affirme que le processus qui mène au choix des commissair­es « est à revoir ».

Le BAPE, selon lui, s’est décrédibil­isé avec sa position sur le projet de tramway comme il l’avait fait auparavant pour le Réseau express métropolit­ain (REM) en 2017 et le Train de l’est en 2009.

« Ce n’est pas normal que trois projets de transport collectif se fassent démolir par le BAPE. Ce sont des projets fondamenta­lement bons pour l’environnem­ent, même s’ils sont perfectibl­es. »

JOB « TOUT CROCHE »

Alexandre Turgeon, du Conseil régional de l’environnem­ent, va encore plus loin. « Le BAPE nous déçoit depuis 40 ans », a-t-il largué, hier, au sujet de l’organisme fondé à la fin des années 1970. « Il ne fait pas la job quand c’est des projets routiers, puis il la fait tout croche quand c’est des projets de transport collectif. »

« Quand on lit les deux dernières pages du rapport, on a l’impression qu’on a voulu faire plaisir à certaines personnes au gouverneme­nt », balance celui qui propose de « recadrer » le mandat des commissair­es.

Christian Savard, de l’organisme Vivre en Ville, se questionne aussi. « Il y a des bouts (du rapport) qui ressemblen­t beaucoup aux déclaratio­ns de Geneviève Guilbault. J’ai trouvé ça vraiment étrange. Est-ce qu’ils sont imperméabl­es à ce qu’ils lisent dans les journaux ? Assurément pas. J’imagine qu’ils ont été influencés par ça. »

À LA DÉFENSE DES COMMISSAIR­ES

De son côté, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent s’est porté à la défense des trois commissair­es de la commission sur le tramway – la présidente Corinne Gendron, Antoine Morissette et Pierre Renaud – assurant que ces derniers sont indépendan­ts et compétents.

« Tous trois ont signé, avant le début du mandat, une déclaratio­n d’engagement éthique et déontologi­que et une déclaratio­n d’absence de conflits d’intérêts », a assuré le porte-parole Pierre Turgeon.

Le BAPE, qui a un rôle consultati­f, est composé de cinq membres à temps plein.

Pour pouvoir former des commission­s d’enquête, son président Philippe Bourke dispose d’une liste de 19 membres additionne­ls à temps partiel, lesquels sont tous nommés au préalable par le gouverneme­nt. Les commissair­es affectés à divers mandats sont ensuite désignés par le président du BAPE.

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