Un sentiment de fierté gravé dans le temps
Mathieu Joseph a pu voir son nom sur la coupe Stanley
« Je pense que j’ai vu la coupe Stanley plus souvent que si j’avais été à Montréal dans une année normale. »
La COVID-19 a amené son lot de revers de fortune depuis mars. La liste des effets pervers de cette pandémie est interminable. Toutefois, tout n’est pas toujours sombre. Membre de l’équipe championne de la Coupe Stanley, Mathieu Joseph peut en témoigner.
En raison des restrictions en vigueur dans la région métropolitaine, il a préféré rester à Tampa. Pas de quarantaine à respecter, pas de fermeture de salle d’entraînement ni d’aréna, mais, surtout, du temps de qualité avec le précieux trophée soulevé sur la patinoire du Rogers Place d’edmonton, le 28 septembre.
« Depuis un mois, je me concentre sur la prochaine saison, mais pendant les deux premières semaines, on a célébré comme il faut. On a planifié des soirées où on était avec la coupe. On est allé manger au restaurant. À un moment donné, on a même passé une journée sur un bateau avec la coupe. Ça a été de beaux moments », a raconté hier l’attaquant du Lightning, joint par Le Journal de Montréal.
Dire qu’en temps normal, il n’aurait eu droit qu’à une seule journée avec le trophée.
HONNEUR POUR LA FAMILLE
Le plus beau moment est survenu au cours des derniers jours lorsque Joseph a pu voir son nom fraîchement gravé sur la coupe Stanley.
« C’est un sentiment difficile à décrire. Oui, tu y rêves quand tu joues dans le hockey mineur, mais tu te dis que ce n’est peut-être pas réalisable. Un peu comme le rêve de jouer dans la LNH », a expliqué l’attaquant de 23 ans.
« C’est un honneur de voir mon nom parmi ce groupe de gagnants. Je suis vraiment fier que le nom de ma famille soit inscrit sur la coupe Stanley. Dire qu’il va y rester pendant environ 60 ans », a-t-il ajouté.
Joseph n’a joué aucun des 25 matchs que la formation floridienne a disputés dans les bulles de Toronto et d’edmonton. Lorsqu’il a sauté sur la patinoire pour célébrer avec ses coéquipiers, il ignorait si son nom apparaîtrait sur l’emblématique trophée.
En fait, ce qu’il ne savait pas à ce moment, c’est qu’il se qualifiait d’office puisqu’il avait revêtu l’uniforme du Lightning pour plus de la moitié des matchs de l’équipe en saison régulière.
« Je n’ai joué que 37 matchs, mais en raison de la COVID, notre saison s’est arrêté à 70 matchs », a-t-il pris soin de souligner au cours de l’entretien. Néanmoins, Julien Brisebois, directeur général du Lightning, et Mathieu Darche, son adjoint (directeur des opérations hockey), avaient rapidement tenu à le rassurer.
« Sans même que je le demande, ils m’ont dit que peu importe ce qui allait arriver, ils allaient s’assurer que mon nom soit sur la coupe. Que même si je n’avais pas joué un match en séries, je faisais partie de l’équipe puisque j’étais dans la bulle avec eux. »
NOUVELLES PREUVES À FAIRE
Pendant plus d’un demi-siècle, ce bandeau de la coupe Stanley prouvera que Joseph a fait partie de la formation 20202021 du Lightning. Maintenant, qu’en estil de son statut pour la prochaine saison ?
« J’arrive toujours au camp en voulant prouver que je fais partie de l’équipe. C’était la même chose au camp de l’an passé, même si la saison précédente, je l’avais passé au complet à Tampa.
C’est une nouvelle année, il y a toujours de nouveaux joueurs qui arrivent. »
Une attitude plus que louable. Mais puisqu’il est joueur autonome avec compensation, l’ancien porte-couleurs des Sea Dogs de Saint-jean devra d’abord parapher une nouvelle entente.
« Je sais que mon agent et Julien ont eu des conversations. Je laisse ça entre leurs mains. Je demeure optimiste. Je pense que j’aurai un contrat avec l’organisation. J’aimerais vraiment ça rester ici. On va arriver à un terrain d’entente avant le début de la saison », a-t-il indiqué.
En raison du gel du plafond salarial à 81,5 M$, le Lightning pourrait présenter un visage quelque peu différent lorsqu’il amorcera la défense de son titre. Déjà Kevin Shattenkirk a quitté l’équipe pour Anaheim, alors que Zach Bogisian s’est entendu avec les Maple Leafs.
Dans ces pages, il y a quelques semaines, Brisebois a déclaré que le renouvellement des contrats des jeunes Mikhail Sergachev, Anthony Cirelli et Erik Cernak était sa priorité. Sauf que le Lightning s’approche déjà dangereusement du plafond avec une somme engagée de 78,6 M$.
De gros salariés pourraient peut-être être sacrifiés, ce qui ouvrirait une porte de plus à Joseph.