Le Journal de Quebec

Une perle cachée à Montréal

Inconnu au Québec, Shauheen Nakhjavani est un entraîneur réputé chez les pros

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

AUGUSTA | Dans son centre d’entraîneme­nt de ville SaintLaure­nt cette semaine, Shauheen Nakhjavani est attentif au Tournoi des Maîtres. L’instructeu­r épie deux clients à Augusta.

Impossible toutefois de les nommer publiqueme­nt, car les identifier sèmerait la pagaille dans l’écosystème des entraîneur­s. L’un figure dans le top 50 mondial tandis que l’autre a dégringolé près du 100e échelon en raison d’un problème dans son élan.

Cela dit, l’instructeu­r, âgé de 30 ans, compte parmi ses clients des golfeurs et golfeuses de nombreux circuits profession­nels. Parmi ceux-ci, Dylan Wu et Seth Reeves ont terminé dans le top 20 du classement annuel du Korn Ferry Tour, l’antichambr­e de la PGA, cette année. Il a aussi replacé le Canadien Stephen Ames sur le droit chemin au sein du circuit des Champions. Et il prodigue ses conseils à l’américaine Annie Park, championne du circuit de la LPGA qui a participé à la prestigieu­se Coupe Solheim en 2019.

C’est sans compter les nombreuses consultati­ons ponctuelle­s demandées tant par les golfeurs que de réputés confrères américains. La pandémie l’amène à travailler à distance, lui qui voyageait souvent au sud de la frontière pour rejoindre ses protégés.

LES AMATEURS AUSSI

Nakhjavani ne veut pas y déménager, car il n’entraîne pas que l’élite. Il conseille également les golfeurs du dimanche, affectueus­ement surnommés « Average Joe ». Exerçant son métier depuis neuf ans, il s’adapte à merveille au golfeur devant lui. Dans les dernières années, il a livré plus de 5000 leçons annuelleme­nt, en personne et virtuellem­ent à travers des applicatio­ns. Il travaille plus de 100 heures par semaine.

Et pourtant, il reste un parfait inconnu dans la faune du golf au Québec. Il estime que 95 % de sa clientèle vient de l’extérieur de la province. Les golfeurs se déplacent à son quartier général de Montréal, à la fine pointe de la technologi­e, pour réparer leur élan.

Virtuellem­ent, une analyse comporte trois segments. Elle comporte une vidéo commentée de l’élan en prodiguant des instructio­ns, une vidéo explicativ­e des conseils et des exercices à effectuer.

STAR DES RÉSEAUX SOCIAUX

Pourquoi reste-t-il dans l’ombre ? « Tout le monde me demande d’où je sors, signale celui qui est devenu une vedette du milieu sur les réseaux sociaux. Je suis connu aux États-unis et ailleurs au Canada, mais au Québec, pas du tout. J’ai ma petite idée pourquoi.

« Je n’ai pas grandi dans l’industrie du golf, a-t-il enchaîné en entrevue avec Le Journal de Montréal. Plus jeune, je jouais dans l’élite au soccer, a d’abord expliqué celui qui a obtenu ses cartes d’enseignant en Ontario il y a près de 10 ans. La plupart des entraîneur­s connus ont débuté très jeunes dans des programmes spécifique­s.

« Une autre raison, c’est la barrière linguistiq­ue qui effraie une certaine clientèle, car je suis anglophone. »

Encore là, ce n’est qu’une illusion derrière sa carrure et ses traits sérieux, car Nakhjavani parle un français iimpeccabl­e. De descendanc­e iranienne et italienne, sa langue maternelle est l’annglais.

AU BAS DE L’ÉCHELLE

L’entraîneur y a fait allusion. Sanns une sérieuse blessure au genou qui a mis fin à sa carrière au soccer, il ne serrait jamais tombé dans le monde du goolf.

C’est durant sa convalesce­ncce qu’il s’est intéressé à la petite balle blanche. Actif sur les réseaux sociaux, il a pris du galon. Sur les parcours, il a progressé de façon fulgurante en diminuant son facteur de handicap à 0 en un rien de temps.

C’est alors qu’il s’est lancé têtte première dans l’enseigneme­nt ene 2012 en débutant dans les chammps d’exercice de parcours publics dee la grande région de Montréal. Très actifa sur les réseaux sociaux et collaboraa­nt à des balados, c’est après une présennce à On the Mark que sa carrière a expplosé.

Quand il regarde son parcouurs, il admet que cette blessure au gennou a tout changé. Pour le mieux et sanss aucun regret.

La seule ombre au tableau, c’esst qu’il souhaitera­it être reconnu par les organismes de golf au Canada..

Avec son bagage et son parcours jusqu’à l’élite, il croit mériter une certaine considérat­ion. Toutefois, il ne changerait pas ses méthodes pour les satisfaire.

TECHNIQUE UNIQUE

L’homme a prouvé ses technique es, moins convention­nelles certe es, puisqu’il s’appuie sur les statistiqu ues et les mathématiq­ues.

« Les méthodes traditionn­elles sm font grincer des dents. J’ai une fo ormation en sciences. Ma philosophi­e e est de combiner les chiffres aux mouvem ments de l’élan pour qu’il soit fonctionne­l. . Je ne prône pas un modèle particulie­r. L L’idée est de garder les bons mouveme ents et d’enrayer les mauvais. »

Une technique qui lui a pe ermi d’entrer dans un sélect cer cle d’entraîneur­s.

« Cette communauté est trè ès petite. Ces coachs sont devenus de es amis et quand tu connais un joueur, tu viens à tous les connaître. »

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PHOTO BEN PELOSSE Shauheen Nakhjavani s’est établi comme un entraîneur chevronné.

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