Ils se marient pour rentrer au pays
Une jeune Québécoise qui a trouvé l’âme soeur à l’étranger a dû se marier pour rentrer au pays avec son amoureux en raison de l’augmentation des restrictions causées par la pandémie.
En août 2019, Naomi Poirier s’est rendue en Espagne à l’occasion d’un échange étudiant pour ses études. C’est à ce moment qu’elle a rencontré son conjoint, Lukas Tackenberg, lors d’une visite chez un ami en Allemagne. Pendant plusieurs mois, ils se sont fréquentés à distance et devaient parcourir des milliers de kilomètres pour se retrouver l’espace de quelques jours. C’est pourquoi l’arrivée de la pandémie, contrairement à la plupart des gens, a permis au couple de se rapprocher.
« En mars, avec le confinement qui arrivait, je devais suivre mes cours à distance. Il n’y a plus rien qui me retenait en Espagne. Alors j’ai décidé d’aller à Heidelberg en Allemagne, pour qu’on soit ensemble durant la crise », explique l’étudiante originaire de Saguenay.
COMPLIQUÉ
Mais après plusieurs mois d’isolement, l’envie de revenir près de sa famille s’est fait ressentir. S’il n’y a aucun problème à ce qu’elle revienne au pays, la COVID-19 complique les choses pour son conjoint allemand.
Comme l’indique Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, « la plupart des ressortissants étrangers ne peuvent pas se rendre au Canada, même s’ils possèdent un visa ou une autorisation de voyage », actuellement.
Quelques exceptions existent, mais, même si elles s’appliquaient, les délais de traitement auraient été beaucoup plus longs que d’ordinaire à cause de la crise sanitaire. Et la situation n’est pas unique au Canada.
« J’ai alerté les autorités ici pour leur dire que je voulais rester en Allemagne quand mon visa a expiré, en juin. Personne n’a répondu à mes appels ou mes courriels », raconte Mme Poirier, qui n’a toujours pas pu renouveler son visa.
BAGUES ET PLEXIGLAS
Ainsi, l’option la plus simple pour que le couple puisse franchir la frontière canadienne était que M. Tackenberg devienne un « membre de la famille immédiate d’un citoyen canadien ».
C’est donc en compagnie de cinq invités que le couple s’est passé la bague au doigt lors d’une réception « très simple », où plexiglas, masque et distanciation sociale étaient à l’honneur. « Finalement, on l’a fait par amour et on l’aurait probablement fait dans les années à venir, mais la crise a précipité les choses, explique la jeune femme.
Officiellement mari et femme, les deux amoureux reviendront au pays le 16 décembre.