Le député Sylvain Lévesque et son épouse cubaine enfin réunis
Fin d’un long processus de réunification familiale qui aura pris 106 semaines
Après deux ans de démarches et d’embûches, le député caquiste Sylvain Lévesque a enfin pu accueillir, pour la première fois en sol québécois, sa femme d’origine cubaine et sa fille, qu’il n’avait pas revues depuis 10 mois en raison de la COVID-19.
Le député de Chauveau et « les deux amours de sa vie » se sont finalement retrouvés, vendredi soir dernier, sur le tarmac de l’aéroport Montréal-trudeau.
Lorsqu’il s’est marié avec Yaneysi Villar Galvez, à l’été 2018, Sylvain Lévesque avait bon espoir de compléter le processus de réunification familiale aussitôt initié à l’intérieur des 12 mois de délais légaux normaux.
Mais c’était sans savoir que, quelques mois plus tard, l’ambassade canadienne à Cuba fermerait temporairement ses portes, après que plusieurs diplomates nord-américains eussent subi des lésions à la suite d’attaques dites acoustiques.
« UNE DÉMARCHE DE FOU »
Comme de nombreux couples canado-cubains, M. Lévesque et sa nouvelle épouse se sont retrouvés devant tout un casse-tête.
« C’était une démarche de fou. Un parcours du combattant incroyable […], mais les sentiments, c’est plus fort que tout », a raconté le député Lévesque, en quarantaine dans le confort de sa maison aux côtés de sa femme Yaneysi et de sa fille âgée de 22 ans, Danelys Duran Villar, qu’il a accepté de parrainer.
Faute de services consulaires à La Havane, ils ont dû se rendre à Trinité-et-tobago, où les vols se font rares, pour effectuer les tests médicaux et les relevés biométriques exigés par le Canada. « Ç’a coûté 6000 $ », se souvient-il.
Puis, il y a eu la COVID. La fermeture des frontières. « Normalement, on se voyait tous les trois mois », a expliqué le député de Chauveau, qui avait pris l’habitude de se rendre à Cuba à chaque semaine de relâche parlementaire. Son dernier voyage remontait à janvier.
BONNE NOUVELLE
Dans la foulée des allègements annoncés au début du mois dernier par Ottawa pour la réunification familiale, la bonne nouvelle pour M. Lévesque et son épouse est finalement arrivée le 23 octobre dernier, soit deux ans jour pour jour après le dépôt de leur dossier. La journée même, Yaneysi et sa fille récupéraient leurs papiers à La Havane. Le 6 novembre, ils étaient dans l’avion en direction du Québec.
Pour la fille de Yaneysi, Danelys, c’est « le sacrifice, pour une vie meilleure », de trois années d’étude en médecine à Cuba, dont les apprentissages seront difficilement reconnus au Québec. Et comme sa mère, celui de la famille et des amis à Cuba, qu’ils ne pourront visiter qu’une fois la pandémie résolue.
APPRENDRE
Une fois leur quarantaine obligatoire de 14 jours terminée, l’apprentissage du français sera « la priorité », a assuré M. Lévesque, qui aimerait voir sa conjointe offrir éventuellement des cours d’espagnol. Ou encore travailler en service de garde, puisqu’à Cuba, elle oeuvrait en adaptation scolaire.
« Je suis un homme extrêmement choyé », considère Sylvain Lévesque, qui a hâte de pouvoir sortir de sa cour pour aller leur montrer l’abondance dans les commerces de la ville, la chute Montmorency, et les paysages de son comté, Chauveau, comme à Lac-beauport et à Stoneham.
« Comme élu, honnêtement, je pense que ça va faire de moi quelqu’un de meilleur », croit M. Lévesque, qui souhaite maintenant mettre son expérience au bénéfice « d’un nombre important de citoyens qui vivent des situations similaires ».