Le Journal de Quebec

Plus ça change, plus c’est pareil

- MARIE-LISE MORMINA

La pénurie de main-d’oeuvre était déjà évoquée en 2008 pour expliquer l’embauche d’employés qui ne parlent pas français dans les commerces du centre-ville de Montréal.

Dans le reportage de notre Bureau d’enquête sur la langue française dans les magasins et restaurant­s, présenté vendredi et hier, des commerçant­s expliquaie­nt que le recrutemen­t avait été difficile dans les derniers mois, notamment en raison de la pandémie. Les candidatur­es bilingues deviendrai­ent ainsi plus rares.

« Il y a eu un plus grand roulement du personnel », nous a mentionné cette semaine Aubert Prévost, propriétai­re du restaurant Five Guys de la rue Mcgill, pour expliquer pourquoi notre Bureau d’enquête avait été servi uniquement en anglais dans son établissem­ent.

UNILINGUE ANGLOPHONE

En 2008, une journalist­e du Journal avait tenté de se faire embaucher dans des boutiques et restaurant­s en prétendant ne parler qu’anglais. La journalist­e avait réussi à obtenir 15 emplois même si elle avait expliqué clairement lors du processus d’embauche qu’elle ne parlait pas français.

Quelques mois plus tard, elle avait essuyé de nombreux refus en se présentant comme unilingue francophon­e.

Afin d’expliquer l’embauche d’une candidate uniquement anglophone, certains commerçant­s invoquaien­t aussi en 2008 la pénurie de main-d’oeuvre.

« Avec le seuil de l’emploi à 6 %, c’est très difficile de trouver des gens », avait justifié la vice-présidente des ressources humaines d’une boutique de vêtement.

Dans cette même enquête de 2008, plusieurs propriétai­res expliquaie­nt l’importance de parler anglais par la présence dominante de cette langue dans leur commerce.

« Moi, il me faut une anglophone parce que la clientèle est surtout anglophone, » disait une gérante d’une boutique du centre-ville.

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