Le Journal de Quebec

Québec pourrait serrer la vis

Choqué que des clients ne puissent être servis en français, Jolin-barrette promet qu’il fera respecter la loi 101

- GENEVIÈVE LAJOIE

Le futur plan d’action du gouverneme­nt Legault visant à défendre la langue française pourrait contenir des « mesures coercitive­s » pour s’assurer que les entreprise­s respectent la loi 101.

« Choqué » que des clients ne puissent être servis en français dans bon nombre de commerces du centre-ville de Montréal comme le révélait Le Journal, le ministre Simon Jolin-barrette promet d’agir.

« Dans le plan d’action que j’ai l’intention de déposer, il y aura des mesures qui vont faire en sorte d’accompagne­r les entreprise­s, des mesures, nécessaire­ment, qui seront incitative­s, mais, effectivem­ent, il pourrait y avoir des mesures coercitive­s dans certaines situations parce que si on veut s’assurer que la loi s’applique, c’est important de faire en sorte d’avoir des mécanismes pour que la loi s’applique », a-t-il glissé, en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire.

Simon Jolin-barrette rappelle que le droit de se faire servir en français est inscrit noir sur blanc dans la Charte de la langue française. « Il faut que ce droit-là soit exécutoire », plaide-t-il.

Impossible toutefois d’en savoir plus pour l’instant. Et le mystère reste entier quant au moment où le ministre responsabl­e de la Langue française compte dévoiler son fameux plan d’action.

Cet été, il promettait de le déposer « dans les prochaines semaines ». Il parle désormais du « moment opportun ».

« C’EST ÉCRIT DANS LA CHARTE

[DE LA LANGUE FRANÇAISE] QUE

LES QUÉBÉCOIS ONT LE DROIT DE SE FAIRE SERVIR ET D’ÊTRE INFORMÉS EN FRANÇAIS ; OR IL FAUT QUE CE DROIT-LÀ SOIT EXÉCUTOIRE »

– Simon Jolin-barrette, ministre responsabl­e de la Langue française

PAS TROP DE BUREAUCRAT­IE

Est-ce que le mandat de protéger et de promouvoir la langue française est plus ardu quand on est membre d’un gouverneme­nt d’hommes d’affaires, qu’on pense par exemple aux ministres Pierre Fitzgibbon ou Éric Girard ? M. Jolin-barrette assure que non.

« Je peux vous assurer que mes collègues économique­s, ceux qui occupent des portefeuil­les économique­s, vont appuyer ces mesures et seront solidaires de ces mesures », dit-il.

Néanmoins, il hésite à assujettir les entreprise­s de 25 à 49 employés à la loi 101. « J’y réfléchis encore, mais une chose qui est sûre, c’est qu’il faut améliorer l’offre de service dans les entreprise­s, mais il ne faut pas faire en sorte qu’il y ait une trop grande bureaucrat­ie par rapport aux PME ».

Le ministre Simon Jolin-barrette convient que l’état québécois doit être exemplaire en matière de promotion et de protection de la langue française, ce qui inclut les sociétés d’état.

Par exemple, l’utilisatio­n du « bonjour » à l’accueil des clients dans les sociétés d’état à vocation commercial­e doit être favorisée. Il reste toutefois évasif quant à la possibilit­é d’envoyer une directive claire aux employés de ne pas opter pour la formule bilingue « bonjour/hi ».

MONTRÉAL DOIT DONNER L’EXEMPLE

M.jolin-barrrette estime que cette responsabi­lité de valorisati­on du français incombe également aux élus montréalai­s.

Il signale que plusieurs arrondisse­ments de Montréal n’ont pas de certificat de conformité à la Charte de la langue française.

« J’en appelle à tous les élus, notamment au niveau municipal et au niveau de la grande région de Montréal, de saisir l’importance de favoriser l’utilisatio­n du français, notamment à l’intérieur des corps publics. »

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PHOTO D’ARCHIVES Le mystère reste entier quant au moment où le ministre responsabl­e de la Langue française, Simon Jolin-barrette compte dévoiler son plan d’action qui vise à défendre la langue française.

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