Ado autiste accusé de meurtre non prémédité
Le procès d’un adolescent autiste qui a tué sa mère en 2019 s’est ouvert en Chambre de la jeunesse, hier, et la Couronne devra tenter de démontrer au Tribunal que le jeune homme était pleinement conscient de son geste au moment de commettre l’irréparable.
« J’ai 17 ans et j’ai tué ma mère. » Voilà la phrase-choc que Jérémy (prénom fictif) a prononcée à Marie-michèle Matte, l’une des policières du service de police de la ville de Québec (SPVQ) qui a eu à intervenir, le soir du 16 février 2019, dans un appartement de Limoilou.
À cette date, la mère de famille était allée chercher son fils qui habitait dans une résidence à assistance continue (RAC) depuis quelques années, un milieu résidentiel qui accueille les personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.
« Lorsque la dame est arrivée, l’intervenant lui a appris que Jérémy avait brisé sa tuque. La mère, mécontente, lui a alors dit qu’il n’irait pas au Carnaval », a fait savoir le procureur, Me Hugo Breton, en précisant à la juge Fanny Côtes qu’il s’agissait là d’une admission faite en accord avec son confrère de la défense, Me Pascal Defoy.
« En après-midi, Jérémy s’est rendu avec sa mère au Costco où il a acheté un ipod avec son argent », a-t-il ajouté.
COUTEAU DE BOUCHER
Premier témoin de la Couronne, Isabelle Ouellet, technicienne en identité judiciaire au SPVQ, a mentionné à la présidente du tribunal que c’est sur le porche reliant l’appartement de la mère et celle du voisin que son corps a été retrouvé.
C’est également à cet endroit que se trouvait le couteau de boucher, mesurant 13 pouces, qui a servi à commettre le meurtre.
En raison de la gravité de l’accusation, le poursuivant a déjà fait savoir qu’il entendait demander une peine d’emprisonnement pour adulte si Jérémy était trouvé criminellement responsable.
Le procès doit se dérouler jusqu’au 1er décembre.