Les patrons de Transat vont quand même toucher plusieurs millions
Ils pourraient recevoir jusqu’à 34 millions de dollars grâce à la vente à Air Canada
Même si Air Canada paiera 72 % de moins que prévu pour mettre la main sur Transat, les hauts dirigeants et les administrateurs du voyagiste recevront tout de même des millions de dollars à la clôture de la transaction.
Ces 23 personnes se partageront tout près de 13 millions de dollars, ce qui représente la valeur des actions, primes de rendement et options d’achat d’actions qu’elles détiennent.
À lui seul, le PDG Jean-marc Eustache touchera près de 3,9 millions de dollars à ce titre. Cofondateur de l’entreprise et salarié pendant plus de 40 ans, il aura également droit à une rente de retraite de près de 1,4 million de dollars par année.
À cela s’ajoutera une somme de 9,7 millions de dollars pour des bonis qui devaient être versés en 2020 à l’ensemble des dirigeants de l’entreprise.
PRIX RÉDUIT À 190 M$
Rappelons que le mois dernier, en raison des effets dévastateurs de la pandémie sur l’industrie du voyage, Transat et Air Canada ont annoncé une réduction considérable du prix de la transaction, qui est passée de 720 millions de dollars (18 $ par action) à 190 millions de dollars (5 $ par action).
Avant cette renégociation de l’accord, les hauts dirigeants et administrateurs de Transat s’attendaient à toucher plus de 45 millions de dollars pour leurs actions, primes et autres titres.
La révision à la baisse du prix de la transaction n’aura toutefois pas d’impact sur les indemnités que les cinq plus hauts dirigeants de Transat seront en droit de recevoir si Air Canada décide de mettre fin à leur emploi après la transaction.
Cette somme atteint près de 11,4 millions de dollars au total, dont 5,5 millions de dollars pour M. Eustache.
Une partie de ces sommes d’argent se serait volatilisée si Transat n’avait pas réussi à sauver l’entente conclue avec Air Canada l’an dernier.
ASSEMBLÉE LE 15 DÉCEMBRE
Les actionnaires devront se prononcer sur le nouvel accord le 15 décembre.
Dans un document publié tard vendredi en vue de l’assemblée, qui se tiendra en mode virtuel, Transat relate les tractations ayant mené à la renégociation avec Air Canada.
Dès le 27 avril, Transat a demandé le consentement d’air Canada pour emprunter 250 millions de dollars à la Banque Nationale et à Exportation et Développement Canada (EDC). Il en allait de « la survie et [de] la pérennité » de l’entreprise peut-on lire dans le document.
Air Canada a refusé d’acquiescer, notant qu’une hausse de l’endettement de Transat présentait « des risques importants ».
REPRISE DÉCEVANTE
En juillet, Transat a relancé une partie de ses activités aériennes, mais cette reprise a été « moins fructueuse que prévu », accroissant ses difficultés financières.
Coincée, Transat n’a eu d’autre choix que de discuter avec Air Canada afin d’obtenir son consentement pour l’emprunt de 250 millions de dollars.
À la fin septembre, Air Canada a proposé 5 $ par action à Transat, qui a dit oui sans faire de contre-offre.