Le Journal de Quebec

Une chanson pour Joyce Echaquan

Gregory Charles et Mélissa Bédard unissent leurs voix

- CÉDRIC BÉLANGER Mélissa Bédard

Un mois et demi après la mort cruelle de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette, Gregory Charles et Mélissa Bédard ont uni leurs forces pour créer une chanson en hommage à la mère de famille attikamek.

Ta rage, une touchante compositio­n au piano qui sera dévoilée en primeur lors de la chronique hebdomadai­re de Gregory Charles à Salut Bonjour, à 9 h 15, ce matin, revient sur la lente agonie de la femme de Manawan.

« Tu attends la fin sans caresses, sans tendresse, tu pleures. Tu attends la fin sans amis, sans amour, tu meurs », y chante Mélissa Bédard.

Le 28 septembre, Joyce Echaquan a filmé avec son téléphone et publié sur Facebook Live une vidéo où on entend des profession­nelles de la santé la maltraiter et lui lancer des insultes racistes.

PERSONNE D’AUTRE QUE MÉLISSA

« C’était bouleversa­nt », a partagé Gregory Charles, lors d’un entretien avec Le Journal, lundi. « Coup sur coup, j’ai eu à regarder avec ma fille de huit ans des images de ce qui est arrivé à George Floyd et à Joyce Echaquan et essayer de lui expliquer comment des êtres humains peuvent être si pas fins. »

La semaine dernière, il a donc composé la chanson. Pour l’interpréte­r, il ne voyait personne d’autre que son ancienne élève à Star Académie.

« Il y a quelque chose à propos de Mélissa, une espèce d’expérience de souffrance dans sa voix. Une puissance vocale aussi, mais que je voulais qu’elle utilise de façon plus discrète », indique Gregory Charles.

MESSAGE PUISSANT

L’artiste voit aussi comme un symbole que deux personnes de race noire, qui ont été bouleversé­es par le triste sort réservé à George Floyd plus tôt en 2020, soient à l’origine de cette chanson en mémoire de Joyce Echaquan.

« C’est une occasion de se rappeler que le racisme et la discrimina­tion, ce n’est pas à sens unique. C’est un message puissant que deux Québécois qui ne sont pas de la même couleur que la majorité reconnaiss­ent qu’ils font partie de cette entité qui a besoin de mieux traiter un groupe qui est souvent mal considéré. »

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Gregory Charles

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