Le Journal de Quebec

St-hubert dit non aux serveurs unilingues anglophone­s

Le Groupe St-hubert ne souhaite d’ailleurs pas oublier ses origines québécoise­s

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

« QUE CE SOIT AU QUÉBEC OU HORS QUÉBEC, ON DOIT ÊTRE EN MESURE DE SERVIR NOS CLIENTS EN FRANÇAIS »

– Richard Scofield, PDG du Groupe St-hubert

Même s’il appartient aujourd’hui à une société ontarienne, le Groupe St-hubert n’a pas l’intention de renier ses racines québécoise­s. La direction juge même impensable l’idée d’avoir des serveurs unilingues anglophone­s au Québec.

« Pour les employés qui doivent servir les clients, il n’y a pas de compromis à faire », tranche Richard Scofield, président du Groupe St-hubert, en entretien avec Le Journal.

« Nous sommes très fiers d’où nous sommes et de tout ce que le Québec a fait pour St-hubert. Le français, c’est un critère [pour être serveur] », poursuit-il.

Le grand patron de la chaîne de rôtisserie­s ne cache pas que l’un des défis, lorsque les salles à manger sont ouvertes, est la main-d’oeuvre. Il estime toutefois que la quête de nouveaux talents ne doit pas se faire au détriment de l’importance d’offrir un service dans la langue de Molière.

M. Scofield va même jusqu’à dire que St-hubert s’est donné comme objectif d’offrir à ses clients la possibilit­é d’être servis en français dans ses 11 restaurant­s à l’extérieur de la province, soit en Ontario et au Nouveau-brunswick.

« Que ce soit au Québec ou hors Québec, on doit être en mesure de servir nos clients en français. Dans les milieux anglophone­s, ce ne sont pas 100 % des employés qui vont être en mesure de le faire, mais il doit y avoir des gens sur place que, oui. […] C’est un défi, mais on fait notre possible », avance-t-il.

UNILINGUE AUX CHAUDRONS

Avant la pandémie, le Groupe St-hubert comptait plus ou moins 10 000 employés dans ses deux divisions, soit l’alimentati­on et la restaurati­on.

Aujourd’hui, de 6000 à 7000 personnes sont toujours au boulot et la compagnie qui a été vendue à la société ontarienne Recipe Unlimited (avant Cara), en 2016, compte 123 restaurant­s.

Précisons que la chaîne ne ferme pas la porte à l’idée d’avoir dans ses rangs des salariés unilingues anglophone­s. La direction mentionne toutefois qu’ils seront attitrés à des postes n’ayant pas de contact direct avec les consommate­urs, comme en cuisine.

D’autres restaurate­urs tiennent à offrir un service en français, dont l’entreprise québécoise Foodtastic, qui possède notamment les bannières La Belle et La Boeuf, Chocolato, L’gros Luxe, les Rôtisserie­s Benny, Monza, Carlos & Pepe’s, Souvlaki Bar et Nickels.

« Honnêtemen­t, je dis non à la question d’embaucher des serveurs unilingues anglophone­s. On exige que tout le monde parle français et qu’au centre-ville de Montréal, les employés parlent les deux langues », note Peter Mammas, président et chef de la direction.

« C’est juste normal de servir notre clientèle dans leur langue maternelle. »

St-hubert a annoncé hier la constructi­on d’un centre de distributi­on d’une superficie de 100 000 pieds carrés à Mascouche. Les activités dans les installati­ons du groupe dans le quartier Anjou à Montréal qui y seront relocalisé­es.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER, ET COURTOISIE ?? Dans les rôtisserie­s St-hubert, comme celle de la rue Sainte-catherine Est, à Montéal (photo principale), tous les serveurs doivent pouvoir répondre aux clients en français, et ce, quel que soit l’endroit où se situe le restaurant au Québec.
PHOTOS D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER, ET COURTOISIE Dans les rôtisserie­s St-hubert, comme celle de la rue Sainte-catherine Est, à Montéal (photo principale), tous les serveurs doivent pouvoir répondre aux clients en français, et ce, quel que soit l’endroit où se situe le restaurant au Québec.

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