Le Journal de Quebec

Une annonce qui décourage un grand nombre de commerçant­s

- NORA T. LAMONTAGNE — Avec la collaborat­ion de Jean-françois Racine, Le Journal de Québec

Le mince espoir auquel se raccrochai­ent les propriétai­res de restaurant­s, de bars et de gyms de rouvrir leurs portes le 23 novembre a été anéanti par François Legault, qui ne prévoit pas assouplir les restrictio­ns de sitôt.

« À ce stade-ci, il y a un abattement généralisé », résume Benoit Girouard, porte-parole d’entreprene­urs en action du Québec, qui regroupe des compagnies qui ont dû cesser certaines de leurs activités en raison de la COVID-19.

Le premier ministre François Legault annonçait hier en point de presse que les restrictio­ns resteraien­t en place au-delà du 23 novembre, à moins d’un changement majeur.

Cette deuxième prolongati­on de la fermeture forcée des bars et restaurant­s en zone rouge signifie qu’ils peuvent dire adieu à la lucrative période du temps des Fêtes.

« Si on n’ouvre pas à Noël, il faudra que les gouverneme­nts nous aident », affirme Alain Creton, propriétai­re de la brasserie Chez Alexandre, au centre-ville de Montréal, qui espérait que décembre lui permettrai­t de renflouer ses coffres.

Le restaurate­ur estime s’être endetté de 180 000 $ depuis le début de la pandémie.

À Québec, la copropriét­aire de la brasserie artisanale La Korrigane, sur la Dorchester, reste positive malgré la fermeture prolongée. Les chances étaient bien minces selon elle d’accueillir des clients avant les Fêtes.

« On a nos réguliers qui viennent chercher de la bière pour emporter. Je suis confiante. Quand ça rouvrir, les gens seront au rendez-vous avec l’envie de socialiser. Ce n’est pas la fin de la restaurati­on. Le plus difficile, c’est pour les employés. Si on ouvre, on ne doit pas refermer à nouveau », dit Catherine Dionne-foster.

INTERMINAB­LE

« À chaque mois supplément­aire [de la fermeture des salles à manger], il y en a qui décident d’en prendre un peu plus sur leur marge de crédit, dans leurs économies personnell­es ou d’aller vers des prêteurs privés. On arrive au bout du bout, il y a des gens qui ne peuvent pas aller plus loin », s’inquiète aussi Pierre Thibault, président de la Nouvelle associatio­n des bars du Québec.

Ce dernier déplore l’imprévisib­ilité des mesures du gouverneme­nt Legault, qui laisse miroiter la possibilit­é d’une réouvertur­e avant de se rétracter à quelques jours de la date fixée. « La carotte au bout du bâton est inatteigna­ble ! s’exclame-t-il. Les entreprise­s sont prises en otage avec une quarantain­e après l’autre. »

Pareilleme­nt, l’associatio­n restaurati­on Québec aimerait « que le suspense se termine » et connaître les plans du gouverneme­nt à plus long terme, affirme

François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouverneme­ntales.

« La fermeture complète des salles à manger qu’on vit en zone rouge, ça ne marche pas… Il faut bien qu’on finisse par apprendre à vivre [avec le virus] », soutient-il.

LES GYMS SOUFFRENT AUSSI

Les centres d’entraîneme­nt souffrent également de leur fermeture pendant leur période la plus achalandée de l’année.

Avec cette prolongati­on, « le gouverneme­nt vient de signer l’arrêt de mort d’un paquet de centres sportifs », prédit Benoit Girouard.

À Québec, le cycliste et ancien champion canadien Bruno Langlois souhaite relancer les activités de sa salle d’entraîneme­nt Vélo Cartel, qui est aussi une boutique et un café pour réunir les sportifs.

« On avait respecté toutes les règles pendant l’été. On mange notre profit en ce moment, même si on a développé les ventes en ligne. Et quand on va rouvrir, les clients auront beaucoup de sessions payées en banque. J’aime mieux ouvrir en janvier mais en sachant qu’on ne fermera plus après », affirme-t-il.

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PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Le cycliste et ancien champion canadien Bruno Langlois souhaite relancer les activités de sa salle d’entraîneme­nt Vélo Cartel, à Québec. Il dit manger son profit, même s’il a développé les ventes en ligne.
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BENOIT GIROUARD Entreprene­urs en action du Québec

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