Le Journal de Quebec

Mélanie Joly abasourdie par les propos de sa collègue

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OTTAWA | (Agence QMI) La ministre fédérale des Langues officielle­s, Mélanie Joly, est assommée par les propos de sa consoeur députée de Saint-laurent, qui a affirmé avoir besoin de preuves pour être convaincue du déclin du français à Montréal.

« On ne peut pas nier présenteme­nt qu’il y a un recul du français à Montréal et au pays. Les statistiqu­es le démontrent, ce sont des faits. Donc, par conséquent, c’est sûr que j’étais surprise. Je dirais même plus, j’étais abasourdie », a affirmé hier Mme Joly au micro d’antoine Robitaille, sur QUB radio.

Emmanuella Lambropoul­os a été forcée de s’excuser après avoir tenu la semaine dernière des propos qu’elle a ensuite qualifiés « d’insensible­s » sur la situation du français dans la métropole québécoise.

La députée avait alors déclaré au Comité permanent des langues officielle­s avoir besoin de preuves pour conclure que le français est en déclin, en levant les yeux au ciel.

TRUDEAU PRÉOCCUPÉ

La déclaratio­n a fait vivement réagir, y compris dans les rangs du Parti libéral du Canada, qui reconnaît depuis peu que la langue de Molière recule au Québec.

Invité pour une première fois à commenter les propos controvers­és de sa députée, le premier ministre, Justin Trudeau, a dit hier aux Communes être « préoccupé par le recul du français auquel nous assistons » en tant que « Montréalai­s ».

M. Trudeau a réitéré la position de son gouverneme­nt, qui consiste à reconnaîtr­e que cette langue « a un statut particulie­r en Amérique du Nord ».

« En tant que gouverneme­nt, nous allons toujours être là pour protéger le français partout au Canada, que ce soit dans des communauté­s de langues officielle­s minoritair­es ou que ce soit au Québec », a offert le député de Papineau.

PAS UNE PREMIÈRE

Mme Lambropoul­os n’en est pas à ses premières frasques en matière de langues.

Lors de sa victoire à l’investitur­e dans Saint-laurent, en 2017, l’enseignant­e s’était adressée à ses partisans en anglais avant de se reprendre plus tard dans la langue de Molière.

« Je préfère l’anglais, c’est sûr. J’aime parler les deux langues, c’est juste que mes partisans, la majorité des personnes qui sont venues voter pour moi, ce sont des anglophone­s. Je leur dois le fait de parler en anglais d’abord, parce que je sais que les gens qui m’ont appuyée, forsure, ce sont des anglophone­s », avait-elle alors expliqué à un journalist­e du Devoir.

Une enquête du Journal publiée dans les derniers jours démontre qu’il est parfois difficile, voire impossible de se faire servir en français au centre-ville de Montréal.

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