Le Journal de Quebec

Dracula à la Croix-rouge !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Nous en avons très peu parlé, monopolisé­s comme nous l’étions par l’élection américaine et la pandémie, mais le 13 octobre, à la suite d’un vote secret, la Chine a été élue au Conseil des droits de l’homme de L’ONU.

Oui, vous avez bien lu.

La Chine.

Au Conseil des droits de l’homme. Si ça continue, on va nommer Dracula à la présidence de la Croix-rouge.

La Chine n’a pas sa place au Conseil des droits de l’homme

CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

Au moment où vous lisez ces lignes, plus d’un million de Ouïghours (des musulmans vivant en Chine) sont internés dans des camps de « rééducatio­n », où ils sont soumis aux pires exactions par les autorités chinoises.

On parle de tortures, de viols, de stérilisat­ions et d’avortement­s forcés, on oblige ces gens qui parlent turc à apprendre le mandarin, on les fait travailler dans des conditions épouvantab­les… On prélèverai­t même leurs organes pour les revendre sur le marché noir !

Bref, c’est la Russie sous Staline. Et pendant ce temps, 180 États sur 193 ont choisi d’élire la Chine au Conseil des droits de l’homme de L’ONU ?

Aux côtés du Pakistan et de la Russie ?

Ben coudonc.

Vive les monstres bureaucrat­iques supranatio­naux !

Grâce à eux, on peut dormir tranquille, nos droits et libertés sont entre bonnes mains et les valeurs démocratiq­ues sont défendues bec et ongles !

BRAVO, MONSIEUR O’TOOLE !

Le pire est que la Chine a profité de sa récente nomination pour faire la leçon aux États-unis.

En effet, dans un discours surréalist­e qui ressemble à un sketch de RBO, le représenta­nt de la Chine au Conseil des droits de l’homme de L’ONU a demandé aux États-unis de « régler son problème de brutalité policière », de « respecter les droits de ses citoyens », « d’abolir le racisme systémique », de « lutter contre les inégalités sociales », de « cesser d’emprisonne­r les immigrants » et de « combattre l’intoléranc­e religieuse » !

Oui, madame !

Et le gars a dit ça sans rire ! Heureuseme­nt, de plus en plus de politicien­s se tiennent debout et refusent de lécher les bottes des dirigeants chinois.

C’était le cas de Donald Trump et c’est le cas d’erin O’toole, le chef du Parti conservate­ur, qui demande au gouverneme­nt Trudeau d’interdire au géant chinois Huawei de participer à l’implantati­on de la 5G au pays.

« Le vol de propriété intellectu­elle, la contrefaço­n et le piratage informatiq­ue ne font pas exception à nos relations avec la Chine : c’est la réalité et il est grand temps que notre gouverneme­nt et de nombreux chefs d’entreprise le réalisent », a lancé monsieur O’toole.

Et qu’a répondu notre Justin national ?

Euh, bon, ouais, on verra, peutêtre…

DES MENACES PERNICIEUS­ES

Récemment, alerté par le fait que le Canada pourrait accorder l’asile politique à des manifestan­ts pro-démocratie de Hong Kong, l’ambassadeu­r de Chine au Canada a rappelé que « 300 000 détenteurs de passeports canadiens vivent à Hong Kong et qu’un grand nombre d’entreprise­s canadienne­s exercent leurs activités à Hong Kong ».

C’était une menace à peine voilée. Et on permettrai­t à la Chine de faire des affaires d’or au Canada ?

Alors que ça fait 700 jours que la Chine détient deux Canadiens dans ses geôles, afin de forcer le Canada à libérer une dirigeante de Huawei soupçonnée de malversati­ons aux États-unis ?

Depuis quand on négocie avec la mafia ?

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