Le Journal de Quebec

La ministre Anand ignorait qui était Frank Baylis

Gros contrat pour la firme de l’ancien député du PLC

- JULES RICHER

La ministre responsabl­e des achats médicaux canadiens rejette les accusation­s d’apparence de conflit d’intérêts « flagrante » lancées contre le gouverneme­nt Trudeau au sujet d’un contrat majeur octroyé à l’entreprise d’un ancien député libéral.

Anita Anand, qui est ministre fédérale des Services publics et de l’approvisio­nnement, soutient qu’il n’y a pas eu de favoritism­e possible puisqu’elle ignorait complèteme­nt qui était l’ex-député libéral Frank Baylis.

La compagnie de l’ancien élu libéral, Baylis Médicale, est la sous-traitante principale d’un contrat de 237 millions de dollars accordé par Ottawa au printemps dernier pour la fabricatio­n de 10 000 ventilateu­rs médicaux, un achat lié à la pandémie.

C’est une entreprise appelée FTI Profession­nal Grade, créée une semaine avant la signature du contrat, qui a officielle­ment obtenu la commande.

PAYÉS 100 MILLIONS $ DE TROP ?

Selon une évaluation effectuée par notre Bureau d’enquête, Ottawa pourrait avoir payé 100 millions de trop pour l’achat de ces ventilateu­rs, comparativ­ement aux prix qui se pratiquent ailleurs dans le monde pour des appareils en tous points identiques.

« Je ne sais pas qui est Frank Baylis. Je ne l’ai jamais rencontré, je ne l’ai jamais vu », a lancé Mme Anand en réponse à des questions du député conservate­ur Pierre Paul-hus, en comité parlementa­ire, lundi soir.

LE CAS PROLINE

Par ailleurs, le sous-ministre de Mme Anand, Bill Matthews, est intervenu pour défendre le choix d’une petite compagnie pratiqueme­nt inconnue de la région d’ottawa, sélectionn­ée sans appel d’offres, afin d’exécuter un mégacontra­t de 371,3 millions pour l’importatio­n de blouses médicales, le plus gros accordé lors des achats du printemps. À son avis, Proline Advantage a su prouver aux fonctionna­ires qu’elle serait en mesure d’exécuter la commande, en fournissan­t notamment des échantillo­ns conformes aux normes de Santé Canada.

Selon lui, Proline avait « une expérience d’importatio­n de biens médicaux au Canada ».

Les recherches de notre Bureau d’enquête ont révélé que Proline disposait seulement d’une expérience dans l’importatio­n de supplément­s alimentair­es. Nos recherches ont aussi permis d’apprendre qu’ottawa pourrait avoir payé trois fois le prix habituel de ces blouses.

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