Des conséquences importantes sur le système de santé
Les rassemblements de Noël risquent d’avoir des conséquences importantes sur un système de santé déjà « sous tension », préviennent des experts.
« Ce qui nous fait peur, c’est que notre système de santé fonctionne déjà à plein régime. On voit mal comment on pourrait gérer une augmentation des cas [de COVID-19], le réseau est vraiment sous tension en ce moment », souligne le Dr Gilbert Boucher, président de l’association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec (ASMUQ).
Le premier ministre Legault a annoncé jeudi que les familles pourront rassembler jusqu’à 10 personnes les 24, 25, 26 et 27 décembre pour célébrer Noël. Le tout, encastré entre deux semaines de confinement volontaire.
Pour le Dr Boucher, il s’agit d’une bonne façon d’encadrer ces rassemblements parce qu’ils auraient eu lieu même sans l’autorisation gouvernementale, croit-il.
Cependant, le risque de voir le virus s’infiltrer massivement dans la population et d’ainsi engorger les hôpitaux est bien présent.
« GROS PROBLÈME »
« C’est sûr que si tout le monde voit 10 personnes pendant quatre jours, on court après le trouble. Il y a définitivement un risque. Si une augmentation des cas arrive au mois de janvier, on va se trouver avec un gros problème, notamment avec les lits », prévient-il.
Malgré tout, les points positifs de cette « permission » sur la santé mentale des individus ne sont pas à négliger. L’isolement a durement impacté bon nombre de personnes, soutient le Dr Boucher.
Un avis qui est partagé par l’épidémiologiste de l’école de santé publique de l’université de Montréal, Hélène Carabin, qui explique que le monde idéal n’existe pas et qu’il faut faire des compromis.
« Il faut un équilibre entre la santé mentale des gens et [le potentiel de risque]. Je pense qu’ils [le gouvernement] ont atteint un compromis raisonnable étant donné les circonstances », explique-t-elle. « Mais il faut que les gens continuent de faire attention, c’est indéniable », tranche-t-elle.
BIEN SE PROTÉGER
La Dre Carabin invite d’ailleurs la population à garder ses distances à l’intérieur et à porter le masque si on se trouve en présence de personnes vulnérables.
Le Dr Boucher souligne pour sa part l’importance d’une bonne ventilation pour éviter la propagation du virus.
« S’il y a une personne qui est infectée dans une salle mal aérée avec neuf autres personnes, on est rendu avec 10 infections. Ça, c’est clair », conclut-il.