Folies en pandémie : petites histoires
Permettez-moi de prendre congé juste une fois en vous proposant cette chronique anecdotique pour sortir du climat morbide actuel auquel personne n’échappe.
En mars dernier, on a eu droit aux propos encourageants du directeur de santé publique du Québec qui incitait les Québécois à cuisiner des tartelettes portugaises. Une admiratrice croisée récemment à l’épicerie m’a confié qu’elle en avait préparé quatre douzaines pour Noël, tellement elle aimait le Dr Arruda et ses pâtisseries.
Pas surprenant, ai-je pensé, qu’elle porte le masque avec ferveur et que se désinfecter les mains à l’entrée du commerce ne la satisfait pas. Son zèle l’incitait à se promener avec son flacon de Purell, qu’elle utilisait chaque fois qu’elle touchait un objet. Je me suis approchée d’elle, tout en respectant la distanciation physique – Arruda oblige – et c’est ainsi qu’elle m’a avoué sa passion pour son beau Horacio.
GROUPIE
Notre chroniqueuse, Danièle Lorain, est une autre « groupie » du docteur. Pour ses blogues au Journal, il lui a même inspiré de petits poèmes. Sa passion est si vive qu’il y a quelques mois, sa « vieille », Denise Filiatrault, la magnifique, s’est même inquiétée pour sa fille. « Es-tu folle ? lui a-t-elle dit, il est marié, cet homme-là ! »
Il y a cinq ans en Floride, j’ai été invitée à un réveillon du 31 décembre. Mon voisin de table était Rudy Giuliani. Il m’a demandé d’où je venais. Au mot « Canada », il est devenu hystérique. « Êtes-vous fière de votre système de santé de fous ? »
Cela a donné le ton entre nous. Sa femme, divorcée de lui depuis – et je la comprends –, était en face de moi. Il a décidé de me convaincre de la valeur de son ami, Trump. Et il a failli s’étrangler lorsque mon voisin de droite, un Américain élégant et raffiné, a avoué que même en se bouchant le nez, il ne voterait pas pour Trump. La dizaine de personnes invitées, y compris notre hôtesse milliardaire, étaient des partisans de Donald.
AVOCAT INCONTRÔLABLE
Giuliani, devenu incontrôlable, gesticulait tellement que j’ai dû lui bloquer le bras. « Thank you », m’a dit son épouse. Alors il a lancé à mon voisin, « Vous ne méritez pas d’être Américain ! » À la fin de cette soirée, nous sommes rentrés ébranlés, mais convaincus que Trump pourrait gagner la présidentielle. Avec Giuliani comme avocat de Trump aujourd’hui, avant l’investiture du futur président le 20 janvier, le pire est aussi prévisible.
La pandémie et le télétravail ont fait éclater la barrière entre vie privée et professionnelle. Le 11 novembre, Jeffrey Toobin, un chroniqueur du New Yorker s’est masturbé pendant une pause d’une réunion en visioconférence avec son magazine. Distrait, il avait oublié de fermer sa webcam. Le pauvre a été congédié par le magazine et suspendu par CNN. Monsieur Toobin est l’auteur d’un ouvrage sur l’affaire Clinton-monica Lewinsky. Celle-ci pratiquait des fellations au président dans son bureau.
Le Point cite un sondage qui révèle que 35 % des hommes et 17 % des femmes se masturbent au bureau. Mais le nombre décroît avec l’âge.
Cela prouve donc que les vieux pensent davantage aux autres qu’à eux-mêmes.