Encore trop de bois transformé en 2X4
L’opposition veut tirer plus de valeur de la forêt
Pour en finir avec la culture du « 2x4 » dans la province, le péquiste Sylvain Roy propose de vendre au rabais le bois des forêts québécoises à des entreprises qui s’engagent à investir pour le transformer ici, au Québec.
En entrevue à l’agence QMI, ce forestier de formation déplore qu’une trop grande quantité de bois prélevée dans les forêts québécoises serve encore à la production de basse qualité, sans réelle plus-value.
« Tout notre marché d’exportation vers les États-unis, ça nous nuit dans le sens ou c’est un modèle où on est pogné dans de la première transformation », a-t-il expliqué en réaction à une lettre de l’action boréale, publiée dans Le Journal de Montréal récemment.
Les deux auteurs, le président de l’action boréale, Henri Jacob, et le chanteur Richard Desjardins, y affirment qu’un groupe de hauts fonctionnaires a la mainmise sur le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, sans autre but que de fournir aux compagnies forestières les volumes de bois qu’elles désirent.
LEADERSHIP
S’il n’approuve pas tous les propos contenus dans la lettre, Sylvain Roy rejoint la position de ses auteurs, à savoir que le ministre responsable du dossier, le caquiste Pierre Dufour, doit faire preuve de plus de leadership, notamment pour protéger les forêts québécoises et la biodiversité qu’elles abritent.
« Notre patrimoine faunique est sous-exploité. Nous pourrions développer ça de manière extraordinaire. Les gens veulent découvrir nos forêts avec des animaux là-dedans », dit-il. Selon lui, des programmes d’initiation à la chasse et à la pêche pourraient notamment être mis en place pour mettre les jeunes Québécois en contact avec le territoire.
MINISTRE ABSENT
Ses vis-à-vis des autres partis d’opposition pressent également le ministre Pierre Dufour de faire preuve de plus d’imagination pour protéger la forêt québécoise.
« Celui qui a annoncé récemment des mesures pour le monde forestier, c’est le ministre Charrette (responsable de l’environnement). Mais il est où le ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs ? Il est toujours trois pas en arrière d’un autre ministre », a dénoncé la libérale Francine Charbonneau.
Selon elle, un geste que le gouvernement Legault pourrait rapidement poser pour améliorer le sort des forêts québécoises serait d’obliger l’utilisation de 10 % de bois d’ici dans toutes les constructions.
La porte-parole solidaire, Émilise Lessard-therrien, aimerait que toutes les compagnies forestières québécoises se doutent d’une certification FSC.
Celle-ci garantit, entre autres, que ses détenteurs protègent les zones à valeur de conservation.